Le Bureau national du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) s’est réuni le mercredi 3 décembre 2025 pour examiner la situation dans les universités publiques. À l’issue de cette rencontre, le syndicat a dressé un constat alarmant de l’état du système, jugeant la situation « catastrophique » alors que l’année académique 2024-2025 peine à se clôturer et que les nouveaux bacheliers de 2025 restent dans l’attente du début de leurs cours.
Le SAES rappelle avoir, à plusieurs reprises, alerté sur les multiples dysfonctionnements qui perturbent le calendrier universitaire depuis près de dix ans. Parmi les causes évoquées figurent les fermetures répétées liées à la pandémie de 2020 et aux crises sociopolitiques de 2021, 2023 et 2024, lesquelles ont arrimé le rythme académique au calendrier électoral, en contradiction avec les franchises universitaires. Le syndicat pointe également le déficit persistant d’infrastructures pédagogiques et sociales, l’orientation massive de bacheliers sans mesures d’accompagnement adaptées, le manque chronique d’enseignants-chercheurs, l’absence de mise en œuvre des décisions issues du séminaire de stabilisation du calendrier en juin 2024 ainsi que l’absence d’évaluation de la réforme LMD.
Face à la montée des tensions dans les campus et aux manifestations étudiantes de ces derniers jours, le SAES estime que la validité même de l’année académique est désormais menacée. Il appelle ainsi les étudiants au calme, tout en exhortant les forces de l’ordre à faire preuve de retenue afin d’éviter tout recours disproportionné à la force qui pourrait entraîner de nouveaux drames.
Le syndicat interpelle le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation ainsi que le gouvernement pour l’ouverture d’un dialogue « sincère » avec les étudiants. Il souligne qu’aucune réforme, notamment concernant les bourses, ne peut aboutir sans consensus ni démarche inclusive. Le SAES demande par ailleurs à l’État d’assumer pleinement son rôle de garant des libertés individuelles et collectives, en veillant à la sécurité des acteurs universitaires dans le respect de la loi de 1994 sur les franchises et libertés universitaires.
Réaffirmant sa disponibilité pour la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur, le SAES rappelle toutefois que celle-ci ne peut être assurée qu’à travers le respect des engagements pris et un dialogue transparent avec l’ensemble des acteurs.
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