En cette première journée de grève, qui va s’étendre jusqu’à mercredi, le transport a été paralysé dans la banlieue de Dakar où plusieurs minibus Tata affilés à L’Aftu ont été mobilisés. À la gare de la ligne 31, les grévistes ont arboré des foulards rouges pour exprimer leur mécontentement. «Le motif de cette grève est relatif à nos conditions de travail qui sont très précaires. Nous travaillons de 5h du matin jusque tard dans la nuit. Nous ne sommes pas bien payés et en plus nous n’avons pas de contrat. Les opérateurs nous exploitent, ce qui est vraiment déplorable», affirme Maguette Diop, chauffeur de la ligne 31.
Parmi toujours les motifs évoqués par ces travailleurs, les agressions récurrentes constatées dans la banlieue de Dakar contre des chauffeurs. «Nous ne pouvons plus supporter cette insécurité, nous sommes agressés depuis quelques temps par des groupes de jeunes qui entrent dans les bus Tata pour tout remporter», ajoute ce chauffeur aux côtés de ses collègues.
Les usagers demandent à l’État d’ouvrir des négociations
La grève a eu des répercussions puisque la demande est devenue forte chez les autres moyens de transport comme les cars rapides et les bus de Dakar Dem Dikk, parfois dans des conditions très difficiles à cause de l’affluence. «J’attendais un bus qui puisse me transporter. Je voulais me rendre au tribunal, mais j’ai des problèmes pour avoir un moyen de transport. J’ai quitté Keur Massar, mais pour arriver à Pikine, il m’a fallu prendre presque quatre voitures de transporteur en commun et payer très cher. Nous demandons à l’Etat d’ouvrir des négociations avec les transporteurs, sinon ça risque de se compliquer davantage pour les usagers des bus Tata», a dit Dame Ndiaye, trouvé à l’arrêt bus du Texaco.