L’opinion internationale parle des États-Unis comme une vitrine démocratique et comme une boussole pour ne pas dire des maîtres.
C’est vrai qu’en matière des libertés fondamentales et de la transparence dans la gestion publique, les yankees sont des pionniers mais en ce qui concerne le système électoral de la présidentielle, ils sont carrément à la traîne.
En effet, la démocratie dit c’est la loi de la majorité, c’est le peuple souverain qui doit choisir son dirigeant mais c’est tout le contraire aux USA à cause du scrutin indirect. Au pays de l’oncle Sam, il y a des citoyens américains pour qui leur vote n’a jamais compté. Par exemple, tous les militants du parti républicain qui habitent Californie, New York, Washington, Illinois… ne votent que pour du beurre car leurs voix ne comptent pas. C’est du même pour les militants du parti démocrate des États comme le Texas, Indiana, Kentucky….
Sauf des citoyens qui habitent les Etats dits » swing States tels que la Géorgie, le Michigan, la Floride, la Pennsylvanie…ont la chance de peser sur la balance.
Le premier défaut démocratique, on prive certains américains de choix car ils peuvent bel et bien voter mais à l’heure du compte, toutes leurs voix sont jetées dans la poubelle.
Le deuxième défaut démocratique est qu’aux USA, il peut arriver qu’un candidat obtienne plus de voix et être éliminé. L’ exemple le plus récent est le cas de Hillary Clinton. En 2016, Hillary avait obtenu plus de 65 millions de voix avec 48, 18% alors que son challenger TRUMP avait obtenu plus de 62 millions de voix avec 46, 09% et il y a une différence de près de 3 millions de voix en faveur de Hillary, mais c’était TRUMP qui était élu à cause du système bidon des grands électeurs.
J’aime bien les USA grâce au rêve américain où un Noir dont la communauté ne représente que 12% de la population peut accéder à la magistrature suprême. OBAMA l’a fait en 2008 et Kamala peut le rééditer en 2024 même si elle a moins de chance à cause du caractère conservateur de la société américaine. Depuis 1776, les Américains ont eu une vice-présidente pour la première fois qu’en 2020, et c’est justement Kamala.
Donc, à mon avis, le système du vote indirect des grands électeurs est largement dépassé c’est du » has been » et les américains doivent oser affronter cette réalité et s’adapter aux nouvelles réalités avec une réforme en passant au suffrage universel direct. Ce système donne plus de légitimité au Président élu où chaque vote d’un citoyen compte.
Ousmane THIOUNE, Professeur d’Anglais et spécialiste du Management des Projets