La Fédération des acteurs de la communication et de l’information du Sénégal (FACS) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué publié ce vendredi, l’organisation dénonce vigoureusement la prolongation de la garde à vue du journaliste Pierre Simon Faye du groupe DMEDIA. Son seul tort, selon la FACS : avoir relayé sur une plateforme en ligne un article initialement publié par le journal Afrique Confidentiel.
Considérant cette détention comme injustifiée, la FACS exige sa libération immédiate. « Pierre Simon Faye incarne le professionnalisme, la modération et l’éthique journalistique. S’il doit être inquiété pour cette publication, alors tous les journalistes ayant repris cet article devraient l’être aussi », s’indigne la fédération.
Pour l’organisation, cette affaire révèle une dérive préoccupante. Elle estime qu’un simple communiqué de la primature aurait suffi à démentir les informations de Afrique Confidentiel, évitant ainsi ce qu’elle qualifie de « décision contre-productive » portant atteinte à la démocratie sénégalaise et à l’image du pays à l’international.
La FACS voit dans cet épisode un énième signal d’alerte. Elle accuse les nouvelles autorités d’orchestrer une série d’atteintes à la liberté de la presse : asphyxie financière des médias privés, mise en veille des organes de régulation (CNRA, CORED, Commission de la carte de presse), et tentative d’imposer un processus opaque d’enregistrement des entreprises de presse — processus qu’elle juge illégal et discriminatoire.
« Nous appelons tous les professionnels des médias et les défenseurs des libertés à se mobiliser. Les démons que nous avons combattus hier semblent revenir sous un nouveau visage », conclut le communiqué.
Emedia