La loi interprétative de l’amnistie couvrant les événements de 2021 à 2024 continue de susciter des réactions. Lors d’un point de presse tenu vendredi dernier, le mouvement citoyen Mbour Justice a dénoncé une législation qu’il qualifie de « loi des vainqueurs, discriminatoire et sélective », estimant qu’elle condamne les forces de défense et de sécurité tout en exonérant les manifestants.
Bacary Diémé, coordonnateur du mouvement, et ses camarades dénoncent une « volonté manifeste de protéger des fautifs ». Ils s’interrogent : « Ceux qui ont incendié un amphithéâtre et des véhicules à l’Université Cheikh Anta Diop, saccagé des bureaux et attaqué des institutions comme la gendarmerie, peuvent-ils être considérés comme de simples manifestants ? »
Pour ces jeunes Mbourois, les actes commis relèvent du banditisme, et les disculper reviendrait à remettre en cause les valeurs républicaines. « La gendarmerie de Nguekhokh a été envahie et incendiée. Ceux qui ont commis cet acte seront amnistiés, tandis que le gendarme qui a réagi contre un manifestant sera sanctionné », déplorent-ils.
Ils appellent les acteurs politiques à se concentrer sur les véritables préoccupations des Sénégalais. « Le Sénégal n’appartient pas aux politiciens. Travaillez et épargnez aux citoyens vos querelles. Chaque année, plus de 500 jeunes meurent en mer, nos hôpitaux sont en mauvais état, et la population souffre. Il est temps d’agir », s’indignent-ils.
S’adressant au Président Bassirou Diomaye Faye, Mbour Justice lance un appel au dialogue : « Votre élection a suscité un immense espoir. Vous n’avez pas le droit d’échouer, et nous n’avons pas le droit de vous regarder échouer. Nous devons vous accompagner, mais dans la vérité et la justice. »
Aboubakry Kane, Emedia Mbour