Les Comités régionaux et départementaux de lutte contre la migration irrégulière des régions de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda sont réunis depuis le 9 juillet au Cap Skirring pour une session de formation de trois jours. Cette rencontre vise à renforcer les capacités des acteurs territoriaux engagés dans la lutte contre ce phénomène préoccupant, en mettant l’accent sur une approche de territorialisation des actions.
Organisé par le Comité interministériel de lutte contre la migration irrégulière (CILMI), ce conclave s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, avec pour objectif affiché de réduire drastiquement le phénomène à l’horizon 2035.
« Il s’agit d’une formation qui permettra aux membres des comités de mieux comprendre et aborder les enjeux liés à la migration irrégulière, notamment le trafic illicite de migrants, qui est devenu une menace réelle pour la stabilité nationale et le développement durable », a déclaré le Dr Modou Dagne, contrôleur général de police et secrétaire général du CILMI.
Le phénomène du trafic de migrants, souvent orchestré par des réseaux criminels bien organisés, met en péril la vie de milliers de jeunes, bafoue leurs droits fondamentaux et compromet les efforts de développement local. Pour Dr Modou Diagne, une réponse efficace passe par le renforcement de la gouvernance locale et une meilleure coordination entre les différents acteurs de terrain.
De son côté, Abdourahmane Ndiaye, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, a souligné l’importance de cette approche intégrée : « Le Sénégal s’est doté d’une stratégie nationale ambitieuse, avec la création du CILMI comme organe central de coordination. La territorialisation des actions permettra d’atteindre les objectifs fixés par les autorités. »
La rencontre a mobilisé plusieurs responsables administratifs, notamment des gouverneurs, préfets, forces de défense et de sécurité, ainsi que des partenaires techniques et financiers engagés dans la lutte contre la migration irrégulière.
Cette formation intervient dans un contexte tendu, marqué par une recrudescence des tentatives de départ vers l’Europe. La Section de recherches de Ziguinchor a récemment interpellé 19 personnes, dont des ressortissants étrangers, soupçonnées d’être impliquées dans un réseau de trafic de migrants.
Face à ces défis, les autorités sénégalaises misent sur une action concertée et de proximité pour freiner l’hémorragie migratoire, particulièrement dans les zones frontalières du sud, souvent exposées aux réseaux de traite.
Emedia