Macky Sall connait son candidat. Il l’a dans un coin de la tête comme il l’avait dit à France 24 et Rfi pour son Premier ministre après la restauration de ce poste. Dans un entretien qu’il a accordé au journal Français Le Monde, il refuse pour le moment de dévoiler son dauphin mais dresse son profil. A la question «Avez-vous un candidat ?» Il répond : «C’est un processus de discussions. J’ai réuni le parti, mercredi 5 juillet, et il a estimé qu’il fallait me faire confiance pour faire ce choix. Je souhaite pour ma part un candidat capable de maintenir la coalition unie. Un homme de dialogue».
Par ailleurs, Macky Sall reste persuadé qu’il ne met pas le futur candidat de son camp en difficulté. «Un candidat qui ne parvient pas à avoir de la notoriété en sept mois, ce n’est pas la peine qu’il se présente. Par ailleurs, cette personne aura mon soutien, celui du parti et de la coalition. On fera campagne pour lui», a-t-il ajouté.
«Inélégant que Paris missionne une conseillère pour rencontrer (Sonko)»
Lors de cet entretien, Macky Sall n’a pas man- qué de dénoncer le fait qu’une conseillère de l’Elysée ait rencontré au mois de mars dernier le leader de Pastef. Il confie : «Marine Le Pen est venue au Sénégal et a demandé que je la reçoive, j’ai accepté. Cela ne peut pas être un facteur de déstabilisation de la relation avec la France. J’ai, pour ma part, trouvé inélégant que Paris missionne (en mars) une conseillère (de l’Elysée) pour rencontrer mon opposant (Ousmane Sonko). Pour autant, cela ne va pas casser notre relation». Sur la non arrestation de Ousmane Sonko, malgré sa condamnation et, éventuellement, la crainte que cela installe des violences dans ce pays, le Président Sall dit : «Non, je ne crains rien. Je dirige un pays, je ne me focalise pas sur un débat de personne. Si quelqu’un doit être arrêté, il doit l’être». Pour la prochaine Présidentielle qu’il va organiser sans y participer, il rassure : «En 2019 aussi, on disait que si certains candidats ne participaient pas à l’élection, ce serait le chaos. Pourtant, tout s’est bien passé. L’élection se tiendra et le peuple choisi-
ra son président. Rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral». Une réponse aussi à Sonko qui a juré, jeudi, sur France24, que s’il est empêché d’être candidat, «il n’y aura pas d’élection ou ce sera un chaos indescriptible».