Invité de la matinale d’iRadio, Maître Abdoulaye Tine, président du conseil d’administration de la SOGEPA, a exposé sa vision pour faire du Sénégal une puissance émergente. Selon lui, la clé du développement réside dans la libération du potentiel des Sénégalais et un accompagnement efficace des entrepreneurs, tant du secteur public que privé.
Face à une conjoncture économique et sociale difficile marquée par la cherté de la vie, Maître Tine estime que le pays doit miser sur ses forces vives. « Ce qu’il faut, c’est aider les Sénégalais à libérer leur potentiel et à mobiliser leurs énergies pour bâtir un Sénégal prospère », a-t-il déclaré.
L’État, selon lui, doit jouer un rôle crucial en soutenant les entrepreneurs individuels et institutionnels. Ce soutien permettrait aux talents nationaux d’exprimer pleinement leur potentiel et de contribuer au développement économique du pays.
Le Sénégal dispose aujourd’hui d’atouts considérables, notamment avec l’exploitation du pétrole, du gaz et des autres richesses minières. Maître Tine invite ainsi les Sénégalais à être optimistes quant à l’avenir : « Il y a 20 ans, nous n’avions pas ces ressources. Aujourd’hui, nous devons nous donner la main pour construire le pays ensemble. »
Évoquant la situation politique actuelle, il rappelle que le Sénégal traverse une phase de transition avec un nouveau pouvoir en place. Cette période est marquée par des attentes fortes de la population et des revendications sociales grandissantes. Il appelle ainsi à un dialogue social permanent pour éviter les tensions inutiles et trouver des compromis dynamiques.
Revenant sur le rapport de la Cour des comptes, Maître Tine confirme que des biens appartenant à l’État ont été cédés à des privés dans des conditions discutables. Il assure toutefois que le Premier ministre s’est engagé à récupérer ces patrimoines au bénéfice de la nation sénégalaise.
Concernant la vente de plusieurs immeubles, dont le Building administratif et les sphères ministérielles, il rappelle que la SOGEPA, bien qu’étant une société anonyme, reste une entité détenue exclusivement par l’État. Ainsi, « ces biens restent sous contrôle de l’État, mais par le biais de la SOGEPA », a-t-il précisé.
Toutefois, ce montage juridique, destiné à lever des fonds sur le marché international, a suscité des interrogations. Grâce à un mécanisme de finance islamique appelé soukouk, l’État avait réussi à mobiliser 500 millions de dollars (environ 330 milliards de FCFA). Si cette opération visait à financer le développement, elle soulève aujourd’hui des débats sur sa transparence et ses implications pour le patrimoine national.
En somme, Maître Abdoulaye Tine plaide pour une gouvernance économique plus inclusive, un soutien accru aux entrepreneurs et une meilleure gestion des ressources nationales pour assurer l’émergence du Sénégal.
Emedia