Maleine Amadou Niang, expert en politiques publiques, directeur pays IBP (International Budget Partnership) Sénégal était l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, il est revenu longuement sur l’IBP.
« Alors d’abord IBP s’est installé au Sénégal il y a de cela 3-4 ans à la faveur de programmes de promotion de l’accès de mouvements sociaux, de citoyens et de membres de coalitions de groupes vulnérables aux politiques publiques dans un contexte de recherche d’une croissance exclusive. Tout est parti d’un travail de recherche de transparence, de participation et de redevabilité des peuples pour ce qui était de la question budgétaire. Si vous voyez bien, ce qui fonde le budget, c’est la participation des différents citoyens à l’œuvre de collecte de ressources pour couvrir les charges publiques. Et en retour, ces citoyens doivent être informés et pouvoir participer à la décision publique notamment pour ce qui touche à la question budgétaire », a-t-il expliqué.
Selon lui, l’organisation a commencé aux Etats-Unis avec un instrument qui est l’enquête sur le budget ouvert qui, aujourd’hui, est l’enquête de référence pour mesurer la transparence, la participation et la redevabilité dans plus de 150 États dans le monde. Et à la suite d’une révision de la stratégie, on s’est rendu compte que l’urgence était dans la nature inclusive de la croissance et pour que cette croissance soit inclusive, il faut que les mouvements sociaux ou les coalitions puissent être inclusifs. « Il faut être mis à la table des discussions et justement c’est dans ce contexte que nous nous sommes installés au Sénégal. Alors nous avons voulu travailler, nous avons voulu être au service des mouvements, nous avons voulu être au service des groupes vulnérables, des groupes pauvres et peut-être que cela a pris le dessus sur l’objectif de communication que nous nous étions fixés, mais je pense qu’aujourd’hui la machine a bien pris et donc nous pourrons davantage communiquer sur nos interventions. Est-ce que vous avez un bilan ? Absolument, alors nous faisons beaucoup de terrain et nous intervenons également beaucoup sur la partie relative à l’assistance technique. Notre approche est holistique, elle va de la conception de la politique publique au suivi de la politique publique jusqu’à l’évaluation de la politique publique », a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre : « pour ce, nous sommes intervenus dans la planification de beaucoup de politiques, notamment dans le secteur de l’eau et de l’assainissement où nous appuyons la direction de l’eau et de l’assainissement et le ministère de l’eau et de l’assainissement dans la stratégie de promotion d’un assainissement inclusif au Sénégal. Nous travaillons avec des organisations d’ordre professionnel comme l’Ordre national des experts, notamment la section fiscale avec laquelle nous avons récemment produit une action consolidée du code général des impôts. Avec lesquelles nous lancerons des petits déjeuners fiscaux où nous poserons des questions fiscales, discuterons avec l’administration fiscale, le secteur privé, les syndicats, les mouvements sociaux, etc. Nous avons également travaillé avec les ministères des Finances et du Budget, notamment dans un exercice de promotion de l’information budgétaire ». Toutefois, précise l’invité du Jury du Dimanche : « mais je pense que le cœur de notre activité et ce qui fait l’intérêt de ce que nous faisons, c’est le soutien que nous apportons à ces groupes mal desservis auxquels souvent on ne prête pas attention dans le monde du développement pour plusieurs raisons. Donc je pense que nous sommes une organisation qui est auprès des citoyens et qui utilise l’accès qu’elle a à la connaissance, aux décideurs publics, aux institutionnels, pour faire en sorte qu’il y ait ce recours permanent de l’information qui vient du terrain vers les décideurs publics afin que les politiques soient les conséquences de la réelle ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)