Le président du conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, est revenu sur les circonstances qui ont entouré la tenue de l’élection présidentielle. « Les circonstances particulières qui ont entouré la tenue de l’élection présidentielle ont démontré une résilience particulièrement frappante du peuple sénégalais dans sa majorité. Ce peuple, en dépit de perturbations ponctuelles, est résolument adossé à sa tradition de dialogue et de teranga. A ce titre, il mérite la stabilité institutionnelle que procure une gestion du processus électoral marquée du saut de la transparence et de la sincérité. L’élection présidentielle, qu’on croyait définitivement compromise, a pu se tenir, même dans les conditions de la République, sans un délai réduit, sans qu’aucune irrégularité de nature à altérer la crédibilité discrétaine n’ait été notée. Le vainqueur a été clairement identifié dans les heures qui ont suivi la fermeture des bureaux de vote et les félicitations des autres candidats qui ont été éliminés », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « les élus de la République ont suivi dans la foulée. Cela tient presque du miracle, sauf à relever que nos institutions, loin d’être en crise, tiennent debout dans le cadre de la Constitution, expression la plus achevée de la volonté populaire. Pour sa part, le Conseil des ministres et le Conseil constitutionnel ont fait face à ceux qui ont tenté de le déstabiliser par des moyens non conventionnels à, au nom du peuple, dit le droit, sans haine ni crainte. Le président de la République et son gouvernement, tout comme l’Assemblée nationale, ont toujours accepté de se soumettre à nos décisions. C’est-à-dire qu’il n’y a pas une crise institutionnelle, mais une volonté commune de ne jamais sortir du cadre délimité par la Constitution ».
Par ailleurs, poursuit-il : « des amis en Afrique nous disent souvent que chaque fois que le pire est prédit au Sénégal, en raison de fortes tensions et d’animosité exacerbées, les Sénégalais arrivent toujours à retomber sur leurs pieds comme si de rien n’était. Fort de ce constat, M. le président de la République, il nous demande « Mais quel est donc votre secret ? » De mon point de vue, le secret est dans le bulletin de vote. Plus précisément, dans l’intimidation et la méconviction et la claire conscience des citoyens électeurs que leur bulletin de vote peut décisivement changer le cours de leur destin. Dès lors que l’administration et les organes de contrôle du processus électoral ont fait la preuve de leur professionnalisme sous le contrôle d’une justice impartiale. C’est en effet en dix jours chrono que les Sénégalais ont élu au premier tour avec 54,28% des voix le président de la République, Bassirou Djamai Djarar Fahy, le 24 mars dernier. Et en ce jour, le 2 avril, qui marque aussi la fin du mandat de son prédécesseur, le Conseil constitutionnel reçoit son serment ».
Dans son discours, le président du conseil constitutionnel indique qu’il s’agit là « d’un véritable coup de maître. Le dispositif électoral dans toutes ses composantes a démontré une fois encore sa fiabilité. Nous le devons à l’expérience, l’expertise, et la neutralité de l’administration électorale et des différents organes de contrôle de la régularité des élections, ainsi qu’à la transparence et la célérité notées à toutes les étapes du recensement des votes vu qu’aucune contestation n’a été formulée. Nous le devons aussi, il faut le dire, à l’engagement du président Macky Sall qui, avec la détermination qu’on lui connaît, et dans un délai record, a repris en main le processus électoral avec comme seul objectif un scrutin apaisé et transparent quel qu’en soit le vainqueur. Excellences, Monsieur le Président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, vous êtes le choix incontestable et éclatant du peuple sénégalais. Et vous symbolisez la volonté de notre peuple de changer de paradigme dans sa gouvernance et de génération dans son gouvernement. Vous portez désormais sur vos épaules les espoirs de toute une nation, en particulier de ces jeunes hommes et jeunes femmes accompagnées parfois d’enfants dont l’aspiration à un travail digne et une vie décente est encore intacte, au point de risquer leur vie en affrontant les océans ou l’immensité des sables du désert d’une quête tragique et souvent illusoire d’une vie meilleure ailleurs.
Cheikh Moussa SARR