Mamadou Faye, le premier président de la Cour des Comptes du Sénégal, réagit pour la première fois à la polémique suscitée par le dernier rapport de l’institution. Lors d’une interview, il a expliqué que cette controverse était « tout à fait normale », soulignant qu’il s’agissait d’une première en Afrique, où la Cour des Comptes a mené un travail de transparence conformément au Code de transparence.
Mamadou Faye a précisé que le rôle de la Cour des Comptes était de produire des rapports et des arrêts, qui sont les principaux moyens de communication de l’institution. « Si une polémique émerge, c’est normal », a-t-il déclaré, ajoutant que ces réactions venaient des citoyens, et que la Cour n’y voyait aucun problème, bien au contraire.
Le président de la Cour des Comptes a aussi reconnu que son institution était souvent méconnue, et que cela imposait une obligation de mieux communiquer. « Il nous revient de mieux expliquer nos procédures, de faire en sorte que les citoyens, les journalistes et les chroniqueurs maîtrisent bien les processus au sein de la Cour des Comptes », a-t-il indiqué. Selon lui, le principal problème réside dans une compréhension insuffisante des procédures de la Cour.
Concernant les accusations soulevées par le rapport, Mamadou Faye a affirmé que la Cour a respecté les procédures nécessaires, notamment la procédure contradictoire. « Après l’élaboration du rapport provisoire, nous l’avons transmis au ministère des Finances pour obtenir leur réaction », a-t-il expliqué. Cependant, il a précisé que les éventuelles contradictions entre le ministère des Finances et les autres autorités ou entités épinglées ne relèvent pas de la compétence de la Cour.
Mamadou Faye a également abordé la question des suites judiciaires à donner aux faits relevés dans le rapport. Selon lui, les faits pouvant entraîner des sanctions financières ou pénales seront traités par les instances compétentes. « La Cour instruit à charge et à décharge », a-t-il précisé, ajoutant que les dossiers seront envoyés au procureur général de la Cour des Comptes, ainsi qu’au ministre de la Justice pour ce qui relève du pénal. Il a enfin souligné que les procédures judiciaires suivraient leur propre rythme, indépendamment des enquêtes financières menées par la Cour des Comptes.
En conclusion, Mamadou Faye a insisté sur le respect des procédures et sur la nécessité de donner suite aux dossiers selon les voies appropriées, tout en appelant à une meilleure compréhension des processus de la Cour.
Emedia
Photo : Pape Doudou Diallo