Le Haut Conseil du Dialogue Social (HCDS), institution de médiation réunissant l’État, le patronat et les travailleurs, subit de plein fouet la conjoncture économique actuelle. Son président, Mamadou Lamine Dianté, l’a reconnu en clôturant la 38ᵉ Assemblée plénière consacrée à l’économie sociale et solidaire.
Interrogé sur la vague de licenciements, il a indiqué que « les discussions sont en cours », préférant insister sur les défis internes de son institution, contrainte à des ajustements budgétaires.
« Compte tenu de la situation économique du pays, nous devons revoir la programmation annuelle de nos activités », a-t-il déclaré. Il précise que le HCDS dépend d’une allocation budgétaire de la Présidence et sera nécessairement affecté par les réajustements de l’État.
L’économie sociale et solidaire : un levier de résilience
Placée sous le thème « L’économie sociale et solidaire, un levier de promotion de la résilience sociale et de la création d’emplois », cette assemblée plénière a mis en lumière l’importance de ce modèle économique.
« L’économie sociale et solidaire intéresse particulièrement les acteurs du monde du travail. Elle constitue un levier endogène pour atteindre les objectifs du travail décent, formaliser l’économie informelle et promouvoir la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) », a souligné Mamadou Lamine Dianté.
Le représentant du patronat, Abdoulaye Djigal, partage ce constat : « Le Sénégal fait face à un chômage endémique qui touche particulièrement les jeunes et les femmes. De plus, l’économie informelle représente encore plus de 95 % du tissu économique, limitant ainsi la mobilisation des ressources fiscales, la protection sociale et la stabilité du marché », a-t-il affirmé.
Toutefois, M. Djigal nuance : « L’économie sociale et solidaire ne saurait se substituer au secteur privé structuré, qui demeure le principal moteur de création de richesses ». Il appelle ainsi à explorer de nouvelles voies pour renforcer la résilience économique du pays, tout en préservant la place centrale du secteur privé.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour