Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a évoqué dans son discours à la nation du 3 avril dernier l’idée d’une « protection des lanceurs d’alertes et la divulgation des bénéficiaires effectifs de la propriété réelle ». Cette idée a été bien accueillie par Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum social sénégalais. Invité du Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3, il rappelle qu’il fait partie de ceux qui avaient initié en Afrique et dans le monde des groupes où on pensait qu’il fallait protéger les lanceurs d’alerte. « On a mis cette affaire là en marche dans beaucoup de pays en Afrique depuis quelques années, je crois depuis 2013, 2014 et on a même essayé de voir dans ces lanceurs d’alerte comment faire de sorte à les protéger, mais dans la dynamique simplement citoyenne ce n’était pas vraiment une proposition institutionnelle de l’Etat c’était une démarche citoyenne. Comment est-ce que nous pouvons arriver à protéger ceux qui dénoncent la mal gouvernance, ceux qui dénoncent l’accaparement des biens et des services, ceux qui dénoncent les détournements des deniers publics », dit-il. Et de poursuivre : « mais je suis d’accord avec vous qu’il faut éviter que ça serve de règlement de compte, il ne faut pas que tout le monde se convertisse en lanceur d’alerte. Il faut éviter que des mécontents politiques se convertissent en lanceur d’alerte et essayent de faire atteindre l’adversaire politique dans le département, dans la commune ou dans le territoire national. Le lanceur d’alerte est une option de militance citoyenne ou d’adversaire ou quelqu’un dit je ne cherche pas le pouvoir pour être nommé je ne cherche pas le pouvoir pour avoir des intérêts personnels. Je cherche à avoir le pouvoir de dénoncer et je suis un militant de la société dite civile qui essaye de voir là où ça ne marche pas pour dire que attention là ça ne marche pas ».
Cheikh Moussa SARR et Doudou DIALLO (Photo)