Le Cored (Conseil pour l’Observation des Régles d’Éthique et de Déontologie dans les médias au Sénégal) est décrit par certains comme étant une instance un peu trop tendre. Son président Mamadou Thior n’est pas du même avis. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, il a déclaré : « peut-être que les nouvelles autorités ne savent pas comment fonctionne le mécanisme. Parce que même avec ceux qui sont partis, nous avons rencontré le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Il m’a même fait l’amitié de venir présider l’installation du tribunal des pairs. Et nous lui avons expliqué, c’est quand il y a eu les nombreuses arrestations et quand nous sommes intervenus pour faire libérer les gens, donc, on lui avait expliqué le mécanisme et lui-même, il était d’accord avec nous que c’est la meilleure approche et que l’État ne gagne rien en convoquant des journalistes ou en mettant des journalistes en prison ».
Et M. Thior d’ajouter : « de toute façon, à chaque fois que vous le faites, ça ternit l’image du Sénégal. Et les nouvelles autorités aussi doivent comprendre ce mécanisme-là. Nous allons leur expliquer ça et pour leur faire comprendre qu’ils ne gagnent rien, à convoquer des journalistes ou à vouloir mettre des journalistes en prison. Parce que c’est quelque chose qui va déteindre sur l’image du Sénégal et c’est contre-productif. Nous avons des instances qui peuvent régler le problème en interne et ces instances-là peuvent prendre des sanctions qui sont lourdes. Si on parlait de tendresse, loin de là, le tribunal des pairs, quand il prend des sanctions, ça peut aller de l’avertissement jusqu’au retrait temporaire ou définitif de la carte nationale de presse. Ce n’est pas rien ».
Suffisant pour l’invité du Jury du Dimanche de dire qu’on ne peut pas parler de tendresse. « Et même en amont, quand on vous blâme, le blâme peut vous empêcher d’accéder à la carte nationale de presse. Parce que ce qui se passe, c’est que nous avons renforcé le Cored dans le cadre même de l’accès à la carte nationale de presse en amont. Le Cored est en amont en délivrant ce qu’on appelle le cutis. C’est une sorte de casier judiciaire pour dire à la commission, vraiment, celui-là, nous pouvons le recommander parce que jusque-là, nous n’avons rien noté. Vous pouvez attribuer la carte. Et ça, c’est pour filtrer. Et il est arrivé que des gens qui ont été blâmés ont été empêchés parce qu’on ne leur attribue pas le cutis. Et si le cutis ne figure pas dans le dossier, le dossier est classé. Donc ça, ça montre que quand même, le Cored joue un rôle éminemment important. Et ce n’est pas, entre guillemets, un machin », a-t-il conclu.
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)