En Mauritanie, le gouvernement a pris une décision radicale lors d’un conseil des ministres extraordinaire tenu ce mardi. À la suite des conclusions d’un rapport de la Cour des comptes, 30 personnalités, dont plusieurs figures de l’administration, ont été renvoyées devant la justice. Parmi elles, 20 hauts responsables en fonction ont été immédiatement limogés. Les 10 autres, bien que cités dans les rapports, n’occupent actuellement aucun poste officiel.
Selon des informations obtenues par des sources proches du dossier et relayées par le média Al-Akhbar, cette opération fait suite à des instructions claires du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, qui a exigé l’application stricte des recommandations des corps de contrôle et d’inspection de l’État. Cette prise de position s’inscrit dans la continuité de sa réaction à la publication du rapport 2022-2023 de la Cour des comptes, lequel révélait un détournement estimé à plus de 410 milliards d’ouguiyas, soit environ un milliard de dollars. Face à ce scandale d’ampleur inédite, le président avait déjà affirmé que « personne ne serait au-dessus de la loi », appelant les institutions de contrôle à exercer pleinement leurs prérogatives.
Ces décisions marquent un tournant dans la gouvernance publique en Mauritanie et envoient un signal fort, tant à l’opinion qu’aux responsables de l’administration, sur la volonté affichée des autorités de rompre avec l’impunité en matière de gestion des deniers publics.
Emedia