La décision du conseil municipal de Mbane d’attribuer une assiette foncière de 1 026 hectares à la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS), prise à l’unanimité avec le soutien des villages environnants, suscite une vive controverse. À peine quelques jours après la visite du président de la République dans le nord du pays, cette décision soulève de vives critiques au sein de l’opposition locale.
Dans un communiqué publié ce mercredi, la coordination communale de PASTEF a exprimé son rejet catégorique de cette délibération, qu’elle qualifie de « manipulation » et de « menace grave » pour les communautés rurales. Selon le texte signé par le vice-coordinateur, Ouseynou Boh, l’attribution de ces terres pourrait entraîner le déplacement forcé de nombreuses familles, avec à la clé un risque de migration massive.
PASTEF remet par ailleurs en question la légitimité de la décision, notamment les déclarations du maire de Mbane, qui aurait justifié l’octroi des terres en évoquant une directive du chef de l’État. « Nous mettons en doute la véracité de ces allégations », indique le communiqué, appelant à la vigilance face à ce que le parti considère comme une persistance des pratiques héritées de l’« ancien système ».
La coordination locale de PASTEF invite l’opinion publique à se mobiliser pour empêcher ce qu’elle considère comme une spoliation des terres au détriment des populations locales. Le parti demande plus de transparence dans la gestion du foncier et une implication réelle des communautés dans les décisions qui engagent leur avenir.
Emedia