Invité de l’émission Jury du Dimanche (JDD) sur iRadio et iTV, le secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), Mbaye Dione, a exprimé de vives préoccupations concernant le plan de redressement économique présenté par le Premier ministre Ousmane Sonko. Face au journaliste Mamadou Ndiaye, l’ancien parlementaire a critiqué la stratégie financière du gouvernement, qu’il juge risquée et insuffisamment structurée.
Selon lui, les sources de financement sur lesquelles l’exécutif compte s’appuyer, notamment l’épargne nationale et celle de la diaspora, sont encore trop faibles pour combler les besoins du pays. « Je l’avais dit, il ne faut pas prendre le risque de s’affranchir des bailleurs traditionnels sans avoir atteint une réelle souveraineté financière et monétaire », a-t-il averti. Mbaye Dione estime que la principale difficulté du Sénégal réside aujourd’hui dans sa situation financière, en particulier au niveau de l’épargne.
Le responsable politique a également pointé du doigt le blocage de plusieurs financements internationaux en raison des tensions non résolues avec des institutions clés. « Tant que le Sénégal ne règlera pas son problème avec le FMI – je ne parle même pas du financement du FMI – d’autres bailleurs comme certaines banques anglaises, la JICA ou la BAD ne bougeront pas. Ils attendent tous le feu vert », a-t-il expliqué.
Mbaye Dione appelle ainsi le gouvernement à revoir urgemment son approche du financement. Il prend pour exemple les plans successifs lancés par l’exécutif, notamment le Plan 2050, qu’il considère comme manquant de cohérence et de viabilité. « Chaque plan a une nouvelle orientation, mais au fond, tout repose soit sur une épargne qui n’existe pas encore, soit sur un surplus d’impôts qui finira par tuer l’impôt », a-t-il dénoncé.
Il alerte sur les risques que fait peser cette pression fiscale sur des secteurs déjà fragilisés, comme les médias. « Les sociétés de presse, qui ne gagnent presque plus rien, comment vont-elles payer davantage d’impôts ? Et ce harcèlement fiscal, il touche tous les secteurs », a-t-il affirmé.
En conclusion, Mbaye Dione invite le gouvernement à faire preuve de prudence et à renouer avec des financements plus structurants pour soutenir un développement durable. « Pour le moment, les seuls crédits disponibles dans le système bancaire de l’union servent uniquement à financer le fonctionnement. Ce n’est pas viable à long terme », a-t-il conclu.
Emedia