Les relations entre colocataires sont le plus souvent conflictuelles. Et il arrive que leurs querelles atterrissent au tribunal.
Le jeudi dernier, à la barre du tribunal d’instance de Mbour, une affaire a été examinée, portant sur le vidange d’une fosse septique.
À Saly, le prévenu, M. Ndiaye, loue un appartement au rez-de-chaussée où il vit avec sa petite famille. Au premier étage habitent des Nigérians. Mais leurs relations ne semblent pas très fraternelles.
La pomme de discorde qui les a conduits au tribunal est le vidange de la fosse septique.
M. Ndiaye, constatant que la fosse est pleine et gêné par les désagréments que sa famille et lui subissent, contacte une entreprise de vidange. Pour cette opération, le prévenu paie lui-même la facture, qui s’élève à 35 000 francs. Mais naturellement, le vidange de la fosse septique est aussi l’affaire de son voisin nigérian. À son retour, le prévenu lui demande sa cotisation de 17 500 F, soit la moitié de la somme. Son colocataire lui répond qu’il n’a pas d’argent car il vient de payer les inscriptions de ses enfants.
M. Ndiaye, qui a la stature d’un lutteur, s’en prend violemment au Nigérian.
« Quand je lui ai répondu que j’étais sans le sou, il s’est mis dans tous ses états. Il m’a jeté des pierres à la tête puis s’en est violemment pris à moi en me terrassant », a déclaré la partie civile, qui avait un bandage autour du cou.
« Le prévenu a payé la note parce que c’est lui qui subit ce préjudice, contrairement à son colocataire qui est en haut. Mais ce genre de situation devrait être réglé par le bailleur lui-même pour éviter le conflit entre colocataires », a déclaré le Président.
Le prévenu a été condamné à une peine de trois mois de prison, assortis de sursis.
Par Aboubakry KANE