Sa parole était devenue rare, mais elle compte encore. Me Mame Adama Guèye, invité du Jury du dimanche (Jdd), hier, a abordé les actualités judiciaires bouillantes. L’avocat est catégorique que la décision du président du Tribunal d’instance de Dakar annulant la radiation de Ousmane Sonko est exécutoire. «Il faut en prendre acte et l’appliquer. On a manqué la première fois d’appliquer la décision de justice du juge de Ziguinchor, prétextant qu’elle n’était pas définitive. La Cena, après avoir invité la Dge à se conformer à cette décision, a été proprement virée et remplacée de manière assez brutale. Après cassation et renvoi, cette décision s’impose et doit être exécutoire selon l’article 47 du code électoral. C’est ça l’état de droit», a-t-il dit. S’il concède que les avocats de l’Etat ont le droit de faire un pourvoi, Mame Adama Gueye affirme qu’«un pourvoi en cassation en général n’est jamais suspensif» et qu’elle ne l’est «qu’exceptionnellement, quand la loi le prévoit». Comme après la décision du Tribunal de Ziguinchor, la Dge a refusé de remettre au mandataire de Sonko sa fiche de parrainage. Et ceci, malgré l’injonction de la Cena. Le candidat malheureux à la Présidentielle de 2007 rappelle que «la primauté du droit s’impose à l’administration». Mais le problème, admet-il, c’est que dans cette affaire (Sonko), «l’administration ne se comporte pas de la manière dont elle devrait se comporter».
Ndèye Anna NDIAYE, Hamath KANE & Abdoulaye SYLLA (Photo)
Mon cher Me,
Nous t’avons connu pas ta rigueur et ton honnêteté mais depuis un certain temps nous constatons un virement dans tes analyses.
Dire que la décision s’applique et se limiter à lire un bout d’article me semble léger de ta part. T’aurais pu constater que pour la première fois dans l’histoire juridique du pays un juge qui est saisi pour une question administrative casse une décision d’une chambre criminelle sans même qu’il y soit invité.
Ceux qui ont lu l’ordonnance de 14 du juge Thione savent qu’il a produit un produit un rapport et même une réquisitoire des avocats de la défense. Il est allé jusqu’à minimiser les propos des propos du Procureur de la République qui n’a rien à voir avec la saisine. Nous avons vu un activiste qui a saisi cette accusation pour régler ses comptes avec la Magistrature. Il a collaboré tous les propos de La Défense et balayé en touche tous les propos de l’autre parti. Cette décision si on peut l’appelée ainsi est tout sauf du droit et il va de soi que la CS va l’anéantir. Un peu de rigueur t’aurait permis à questionner les motivations de ce juge. Mais comme la justice est en crise tout peut arriver. D’ailleurs le juge Sabassy a été beaucoup plus prudent en évitant de tomber sur le piège de la contumace.