En ce jour de 1994, et pendant les quelque 100 jours qui ont suivi, un million d’enfants, de femmes et d’hommes tutsis ont été massacrés par leurs compatriotes rwandais.
Les familles se sont retournées les unes contre les autres, les amis se sont mués en ennemis et toute une nation a été emportée dans un sombre mouvement de violence brutale et délibérée.
Nous n’oublierons jamais les victimes de ce génocide. Nous n’oublierons jamais non plus la vaillance et la résilience de celles et ceux qui en ont réchappé, dont le courage et la volonté de pardonner restent un éclair de lumière et d’espoir au plus sombre de ce chapitre de l’histoire de l’humanité.
Cette année, nous nous penchons sur la racine putride du génocide : la haine.
Ce massacre insensé d’un million de Tutsis ‒ ainsi que de quelques Hutus et d’autres, qui s’opposaient au génocide – procède en ligne directe de décennies de discours de haine, enflammés par les tensions ethniques et l’ombre portée du colonialisme.
Aujourd’hui, aux quatre coins du monde, les pulsions les plus sombres de l’humanité s’éveillent de nouveau, mues par les voix de l’extrémisme, de la division et de la haine.
À ceux qui cherchent à nous diviser, nous devons signifier d’urgence ce message clair et sans équivoque : plus jamais ça.
En ce jour solennel de commémoration, engageons-nous à faire front uni contre toutes les formes de haine et de discrimination.
Veillons à ne jamais oublier ‒ et à ne jamais laisser reproduire ‒ les événements qui se déchaînèrent à partir du 7 avril 1994. Où que ce soit.
Antonio Guterres, SG de l’ONU