Le guérisseur guinéen Moussa Kondé encourt la réclusion à perpétuité pour le meurtre présumé de l’une de ses clientes, retrouvée sans vie dans un champ. L’affaire, qui a captivé l’attention de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Mbour, remonte au 5 août 2017 à Joal.
Ce jour-là, des femmes parties chercher du bois découvrent le corps sans vie de N. L. Diop, caché dans un buisson. L’enquête menée par les gendarmes permet d’interpeller le conducteur de la moto « Jakarta » qui avait conduit la victime chez le guérisseur. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que Moussa Kondé était la dernière personne à avoir été vue avec la défunte.
D’après l’accusé, il avait donné rendez-vous à sa cliente dans la brousse pour un bain mystique, mais cette dernière n’aurait pas pu s’acquitter des 45 000 francs qu’elle lui devait. Elle aurait alors tenté de le séduire en le caressant, ce qui, selon lui, l’aurait agacé. « Je ne voulais que mon argent. Lorsqu’elle m’a traité d’impuissant, j’ai perdu mon sang-froid et lui ai asséné un coup de bâton. Elle s’est enfuie », a-t-il déclaré, affirmant être sous l’emprise de l’alcool au moment des faits.
Le rapport du médecin légiste fait état d’un hématome au cuir chevelu, entraînant un traumatisme crânien et des hémorragies. Privée de soins pendant plusieurs heures, la victime a succombé à ses blessures.
Pour le procureur, il ne fait aucun doute que Moussa Kondé est coupable du meurtre de N. L. Diop, d’autant qu’il était la dernière personne en sa compagnie. Il a ainsi requis la réclusion criminelle à perpétuité contre l’accusé. Le verdict est attendu pour le 21 mars prochain.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour