À une semaine de la fête de la Tabaski, l’ambiance est morose au foirail de Missirah Wadène, dans le département de Koungheul (région de Kaffrine). Ce marché à bétail, l’un des plus réputés de la sous-région, attire chaque année, à pareille période, des commerçants venus du Mali, de la Mauritanie et de différentes localités du Sénégal. Mais cette année, la dynamique semble enrayée : les vendeurs font face à un manque criant de clientèle.
Malgré une bonne disponibilité en bétail, confirmée il y a quelques jours par la visite du secrétaire d’État chargé des coopératives et de l’encadrement paysan, Dr Alpha Bâ, l’inquiétude grandit chez les commerçants. L’affluence habituelle des acheteurs n’est pas au rendez-vous, forçant certains vendeurs à envisager d’autres options pour écouler leur cheptel.
« Nous sommes inquiets. À cette période, les années passées, le marché grouillait de monde. Aujourd’hui, les clients se font rares », confie un vendeur, installé près de son troupeau. Un autre, tout aussi préoccupé, évoque la possibilité de se déplacer vers d’autres pays de la sous-région : « Nous n’excluons pas d’aller vendre nos moutons en Gambie. »
La menace d’une mévente plane donc sur ce grand rendez-vous commercial, qui pourrait perdre de sa centralité au profit de marchés frontaliers plus dynamiques.
Par Boubacar Fall Bop