La région de Ziguinchor se positionne aujourd’hui au cœur de la réforme de l’enseignement bilingue au Sénégal. Alors que l’État poursuit son ambition d’améliorer les apprentissages, notamment en lecture, l’Inspection d’académie de Ziguinchor a lancé une série de formations d’envergure destinées à préparer les acteurs éducatifs à l’utilisation du Modèle harmonisé d’enseignement bilingue au Sénégal (MOHEBS).
Intégrée cette année au dispositif aux côtés de Thiès et Sédhiou, l’IA de Ziguinchor est l’une des plus actives dans le déploiement du programme. Les directeurs d’école, encadreurs pédagogiques et enseignants du cours d’initiation participent actuellement à des sessions intensives axées principalement sur la langue et la communication. Selon Ibrahima Diatta, inspecteur de l’éducation et responsable régional du MOHEBS, ces formations constituent une étape essentielle : « Nous voulons que tous les acteurs comprennent parfaitement les fondements et les leviers de cette réforme majeure. Les équipes doivent être prêtes à accompagner les élèves dès les premières années d’apprentissage. »
Cette dynamique intervient dans un contexte où les résultats de l’étude CAP menée par GHS révèlent une perception largement positive du modèle bilingue dans la région. Enseignants et parents constatent une meilleure participation et une compréhension accrue chez les élèves lorsque les langues nationales sont mobilisées. Toutefois, l’étude met aussi en lumière des besoins urgents en formation et en communication, un défi que l’IA de Ziguinchor s’attache justement à relever.
Au-delà des formations, la région se prépare à renforcer sa stratégie de communication et de mobilisation communautaire, avec un plan d’action qui sera étendu jusqu’en juin 2025. L’objectif est de permettre à chaque communauté scolaire de mieux s’approprier le MOHEBS, de comprendre ses bénéfices et de participer activement à sa réussite.
Le modèle bilingue, qui associe le français à une langue nationale telle que le joola, le wolof, le mandinka ou le pulaar selon les zones, vise à faciliter l’apprentissage en permettant aux enfants de débuter leur scolarité dans la langue qu’ils parlent à la maison. « Cette approche crée un pont naturel vers le français et renforce les compétences en lecture et en expression », souligne Ibrahima Diatta.
Dès l’année prochaine, Ziguinchor prévoit d’élargir l’usage du dispositif bilingue à l’enseignement des mathématiques et des sciences de la vie et de la société. Une perspective qui confirme la volonté de la région de devenir un pôle fort dans l’ancrage du MOHEBS au Sénégal.
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