Ce vendredi 26 avril, les convois des disciplines du Thierno de Madina Gounass ont pris la route nationale numéro 2 pour rallier le Daaka. Ce sera pour une retraite de 10 jours. Dans le département de Podor, les disciples «gounassi» avec leurs moyens et les bénédictions du fondateur du Daaka se sont offerts des maisons (mosquées et résidences) au nom de Aladji Mamadou Seydou Ba.
Un peu partout dans le Fouta, et plus particulièrement dans le département de Podor, les disciples de El Hadji Mamadou Seydou Ba, fondateur du Daaka de Madina Gounass, ont mis en place des mosquées et des résidences. Des domaines au nom du fondateur de ce pèlerinage annuel. Dans la décennie 60-70, le fondateur du Daaka Madina Gounass, El Hadji Mamadou Seydou Ba, puis son fils Thierno Amadou Tidiane Ba, ont eu à faire des périples dans le Fouta pour la promotion de la voie «Gounassi» du Tidianiya. A la différence des autres tidianes, les disciples du Thierno à la fin de chaque prière font en chœur la prière Allahouma Anta Salam…, suivie d’une autre. C’est justement cette façon de faire qui les distingue des autres Tidianes du Fouta.
La propagation de l’islam par des mosquées «Anta Salam»
Diaba, Mbolo Birane, Galoya font partie des nombreuses localités du département de Podor où les disciples «gounassi» se sont procurés des mosquées et des résidences communément appelés «Anta Salam». Le petit groupe de disciples dans les années 60-70 fréquentant les mosquées de leurs localités s’entêtaient à vouloir réciter en chœur comme le veut Aladji Mamadou Seydou Ba la prière «Alahouma Anta Salam» que les autres Tidianes récitaient mais à voix basse. Le point de discorde qui fera naître des conflits et la création de ces mosquées et résidences au nom du Thierno.
Baba Demba, l’un des vétérans des disciples du Thierno à Mbolo Birane explique : «Nous sommes ici à Diama Anta Salam (mosquée Anta Salam) qui a été construite en 1979 suite à une incompréhension entre ceux qui récitent à voix basse et ceux qui le font en chœur la prière Alahouma Anta Salam. Pour la construction de la mosquée en banco en 1979, les disciples se sont cotisés, puis une résidence pour Thierno en dur.» À Diaba, l’imam de la mosquée «Anta Salam», Thierno Mouhamadou Ghaly Ly révèle que le groupe des premiers disciples du Thierno qui étaient 5 avant l’acquisition d’un terrain «se réunissaient dans une maison pour les prières et suivre les préceptes du Thierno». Il ajoute : «La petite mosquée de 1973 est devenue une grande mosquée sous la bénédiction du khalife de Madina Gounass en 2006 avec une résidence et les disciples se comptent par centaines». À Mbolo Birane, Diaba, Galoya, les lieux sont fréquentés toute la journée, car ils sont devenus des instances de retrouvailles des tidianes affiliés à Madina Gounass.
Galoya, Madina Gounass du Fouta
Ce vendredi 26 avril, comme depuis plusieurs années, bus, minicars jalonnent la résidence du Thierno sur la route nationale numéro 2 à l’Est de la commune. Et un peu avant l’heure du départ, d’autres pèlerins venus d’autres localités du département de Podor et de la Mauritanie rejoignent la forte communauté «gounassi» pour le voyage. Thierno Abdoul Aziz Kane de Galoya est l’un des premiers disciples de la zone, qui a fait propager la «tidianiya gounassi». Le différend entre ceux qui récitent en chœur et à voix basse a connu son paroxysme à Galoya. Car à cause de cette divergence doctrinale, la grande mosquée a été fermée pendant plus d’un an. Selon Mamadou Dia, professeur d’histoire à la retraite, «il a fallu l’intervention de Thierno Mountaga Tall et de Abdoul Aziz Sy Dabakh pour trouver un compromis». Il ajoute : «Avec l’acquisition d’une mosquée et d’une résidence au nom de Aladji Mamadou Seydou Ba, les disciples gounassi ont continué leur ‘’Allahouma Anta Salam’’ à haute voix dans leur lieu de culte mais ils s’abstiennent de la réciter le vendredi après la grande prière». La communauté gounassi s’est agrandie à Galoya avec l’action de promotion de Thierno Abdoul Aziz Kane pour devenir une force incontournable. Des disciples du Thierno du département de Podor dépendent de lui et leurs convois pour la retraite du Daaka prennent départ devant son domicile.
Par Demba NIANG (Correspondant)