Tous les chemins mènent à Touba, qui accueille la 129e édition du Magal de Touba, prévue demain lundi 4 septembre. D’après les statistiques fournies par l’ingénieur statisticien et économiste sénégalais, Moubarack Lô, invité du Jury du dimanche, ce 3 septembre, la ville sainte devrait recevoir cinq millions de pèlerins.
Le directeur général du Bureau de prospective économique à la Primature rappelle qu’il a réalisé en 2011 sur demande du comité d’organisation du Magal la première étude qui a essayé d’évaluer l’impact de l’événement religieux. “Le Magal avait mobilisé, à l’époque, 2,5 millions de personnes, dont 1,4 millions de pèlerins qui avaient quitté les autres régions du pays pour aller à Touba, y trouvant 1,1 millions de personnes”, chiffre-t-il.
“Mais aujourd’hui, estime-t-il, cela devrait approcher les cinq millions. Un doublement en douze ans.”
Moubarack Lô de poursuivre : “Je donne un chiffre approximatif sachant qu’au moment même où je vous parle j’ai une équipe qui est sur place. On les a postés dans les différentes entrées de Touba. Parce que c’est la meilleure méthode pour calculer le nombre de personnes qui entrent à Touba. On les poste aux entrées de Touba, on comptabilise les véhicules suivant les types. On évalue la contenance des véhicules. On apprécie aussi la durée de séjour des pèlerins. Certains sont là-bas depuis un mois. La grande majorité des pèlerins y sont les deux derniers jours. C’est là où il y a le rush vers Touba surtout le samedi soir. Le dimanche, c’est là où vous avez une grande quantité de gens qui entrent à Touba. Nous, à travers des méthodes statistiques, on sera en mesure à partir du lundi soir de donner un chiffre. Cela ne devrait pas être loin des cinq millions. Je le dis parce que depuis l’étude fondatrice de 2011, on a continué à faire des études de cette nature tous les deux et trois ans. Ce qui nous permet de connaître la progression.”
Autre chiffre clé à retenir, souligne-t-il : “En 2011, on avait fait des enquêtes, en allant dans les maisons. Là aussi, il s’agissait de voir les dépenses et consommations des ménages. On est allé même jusqu’en cuisine, on a interrogé les chefs de ménages, on a estimé le nombre de personnes qui vivaient dans les ménages. On a utilisé toutes ces méthodes. Cela nous avait permis de montrer que bon an mal an on faisait 250 milliards, qui étaient mobilisés dans le cadre du Magal, que ce soit les dépenses de consommation alimentaire, mais également le carburant, les tissus, les dépenses de télécommunications, etc.”
Avant d’ajouter : “Même la réfection des maisons. Parce que quand le Magal arrive, les habitants de Touba s’apprêtent à recevoir des invités, des parents qui habitent dans les autres contrées, ils investissent beaucoup. C’est un moment de rush pour l’activité économique à Touba mais également l’activité économique liée à Touba. C’est beaucoup d’activités dont les productions se font ailleurs. Par exemple, ceux qui font l’élevage. Quelques jours avant le Magal, ils viennent dans les foirails autour de Touba, et ils vendent leur productions. Vous avez des moutons, des chameaux, des boeufs. Vous avez aussi toute la production horticole. Vous avez les usines qui sont dans la boissons, l’eau. Quelque temps avant le Magal, vous avez une augmentation de la production”.