Ce 8 mars est célébré par l’Union Démocratique des Femmes du Sénégal (UDFS) dans un contexte particulièrement chargé. En effet, notre pays a entamé 2024 dans l’incertitude et dans le prolongement d’un cycle de violences commencé depuis 2021. Un cycle au cours duquel des femmes et des jeunes ont payé un lourd tribut. Il sévit au Sénégal une bataille politique jamais connue avec son lot de destructions de biens publics et privés, de saccages aveugles, notamment dans le domaine des infrastructures (des outils pourtant indispensables au développement), sans oublier des attentats se soldant par des morts violentes. Jamais notre pays n’a connu une telle situation dans laquelle les femmes, mères de famille et leurs enfants, endurent des lendemains ne laissant nulle place à la paix civile et à la stabilité propices au développement économique, et par-delà, au nécessaire commun «vouloir vivre ensemble», en dépit des différences et autres divergences. A croire que le déficit d’éducation, ajouté à celui de formation citoyenne entrave de son filet funeste toute velléité de sortir notre pays de la pauvreté et du sous-développement.
Il nous parait ainsi plus que jamais impératif d’entamer un processus de résorption des inégalités sociales et de recherche résolue de sortie des impasses notées depuis les indépendances et qui sont en train d’hypothéquer l’avenir des générations d’aujourd’hui et de demain.
En un mot, ce 8 mars 2024 nous interpelle tous pour que l’espoir soit nourri et empêche, entre autres, ces vagues massives d’émigration clandestine, préjudiciables à la paix et au développement de notre pays. Nous devons par ailleurs être conscients que des forces obscures exploitent toutes les failles de notre situation actuelle en installant chez nous la violence et en l’amplifiant telle une hydre pour étouffer toute velléité de penser à l’émancipation véritable de notre peuple. L’action néfaste et insidieuse de ces forces participe à juguler toute tentative d’éclairer notre présent, y compris par la violence. Elle vise objectivement à nous empêcher de façonner notre pays à notre manière et souverainement. L’UDFS, dans ce cadre, a condamné avec la dernière énergie la tentative d’assassinat d’une journaliste c’est-à-dire quant au fond celle visant à museler toute velléité de résonance d’une pensée différente.
L’UDFS, appréciant ce contexte, est également préoccupée par l’imbroglio juridique installé et que le dialogue récemment convoqué par le Chef de l’État a tenté de régler. Elle exhorte tous les acteurs à aller vers l’organisation d’une élection libre, transparente, respectant les décisions de nos institutions dédiées. On ne peut, en effet, développer le Sénégal sans le respect des dispositions constitutionnelles qui consacrent les droits inaliénables des citoyennes et des citoyens. C’est du reste le lieu de rappeler la nécessité de prendre en compte, quel que soit le vainqueur des élections à venir, les droits des femmes à préserver et à élargir. Force est de constater qu’elles sont nombreuses encore et en dépit des efforts faits dans la situation de laissées pour compte. Aussi la protection et la lutte contre toutes les discriminations à l’égard des femmes doivent-elles relever d’un impératif catégorique.
L’UDFS lance un appel, en cette année charnière, à tous les acteurs de la vie nationale pour qu’ils sachent «raison garder». C’est le prix à payer pour préserver la paix et enclencher le développement dans l’inclusion de toute la société, en particulier des femmes, pour qu’elles continuent à jouer le rôle de levain, de promotion de la paix et d’un développement endogène ne laissant personne, «au bord de la route». Il demeure encore trop de violence, de violation des droits des femmes sous différentes formes. Il est temps que cette situation cesse pour que les femmes tiennent le flambeau de la paix et de son corollaire, le développement du pays.
L’UDFS, affiliée au PIT, engage ses militantes à s’investir davantage et à mieux s’organiser pour contribuer à ce que, le Sénégal notre pays, sorte des impasses que des forces obscures et anti nationales créent pour entraver son épanouissement. Unies, nous devons nous battre, de toutes nos forces pour que notre pays préserve sa stabilité. Nos pensées vont à ces milliers de palestiniennes, à leurs enfants affamés, blessés et malades, mourant par milliers sous le bombardement continu par l’armée israélienne des hôpitaux de Gaza. De telles actions doivent cesser pour un règlement pacifique, respectueux des droits inaliénables du peuple palestinien. La solidarité de l’UDFS leur est garantie.
Vive l’UDFS !
Vive la lutte des femmes du monde !
Vive le PIT !
Honorable
Ndeye Lucie CISSE
Présidente des Femmes PIT