En visite dans la région de Ziguinchor, Ousmane Goudiaby, président de la Fédération nationale des cadres libéraux (FNCL) du Parti démocratique sénégalais (PDS), a lancé un vibrant appel à l’unité et à la remobilisation des militants. Originaire de Ziguinchor mais actif politiquement dans la fédération de Dagana, dont il est le secrétaire général, Goudiaby a tenu à rencontrer les fédérations locales de Bignona et Ziguinchor. Il les a félicitées pour leur engagement dans un contexte politique tendu, marqué notamment par la montée du PASTEF et l’élection d’Ousmane Sonko, fils de la région, à la primature.
Au cœur de sa visite, le président des cadres libéraux a délivré un message fort : unir les forces du PDS en vue des prochaines échéances électorales de 2029. Il a reconnu que les récentes restructurations internes ont quelque peu bousculé certaines bases locales, mais a salué l’accueil positif réservé à son message de rassemblement.
Cependant, au-delà des enjeux partisans, c’est l’état de désespoir des populations de la région naturelle de Casamance qui l’a profondément marqué. Il a dénoncé la vétusté des infrastructures, notamment la route Bignona-Diouloulou et l’axe menant à l’aéroport de Cap-Skirring, ainsi que l’état de dégradation avancée des routes dans la ville de Ziguinchor. Malgré le lancement du « Plan Diomaye pour la Casamance », Ousmane Goudiaby réclame une stratégie d’aménagement claire et concrète. Il note que même les activités économiques de survie, comme celles des conducteurs de Moto Jakarta, sont entravées par le mauvais état des routes.
Sur le plan national, il a exprimé de vives inquiétudes quant à la situation économique actuelle. Le président des cadres du PDS s’alarme notamment de la « dette cachée » évoquée par les autorités actuelles, estimée entre 7 et 13 milliards de dollars et confirmée selon lui par la Cour des comptes et le FMI. Cette situation a conduit à la suspension temporaire des relations entre le Sénégal et le FMI, dans l’attente d’un plan de redressement économique. Pour Ousmane Goudiaby, cette suspension menace les programmes de développement financés par les bailleurs internationaux, et pourrait entraîner une fin des subventions sur les denrées de première nécessité et les hydrocarbures, aggravant ainsi la cherté de la vie que les Sénégalais endurent déjà depuis plusieurs années.
Il souligne également les conséquences humaines des dernières crises politiques. « Beaucoup de jeunes sont morts à Ziguinchor pour l’arrivée de Sonko au pouvoir », a-t-il rappelé, en insistant sur le lourd tribut que la région continue de payer depuis le début du conflit en Casamance. Goudiaby déplore le manque de politiques publiques réelles pour les jeunes, souvent réduits à l’activité informelle de conduite de motos, dans des conditions précaires.
Pour le président de la FNCL, il est impératif que le « Plan Diomaye » tienne compte de la spécificité et de la fragilité de la Casamance. Il appelle à des actions concrètes, des politiques ciblées, et des solutions durables pour redonner espoir à une population profondément éprouvée, tout en redynamisant le PDS comme alternative crédible pour l’avenir du pays.
Emedia