Suite à la sortie du Président Bassirou Diomaye Faye pour « tirer un bilan » des 100 jours de gestion à la tête du pays, les réactions ne se sont pas fait attendre. Sur cette lancée Ousmane Sams Ndiaye, Sociologue et membre des Cadres de Pastef a fait son analyse de ces trois mois avant de répondre aux critiques des différentes formations politiques.
« Il serait à mon avis de parler d’état des lieux plutôt que de bilan. Comme il l’a dit lui-même, il est élu pour 1825 jours, donc on ne peut pas parler de bilan après seulement 100 jours d’exercice du pouvoir. Cela dit, sa sortie était une réussite comme peuvent le montrer les réactions de toutes les couches de la société qui voient au président Diomaye quelqu’un qui s’est vraiment mis dans la peau de président, très averti, qui maîtrise bien ses dossiers et qui s’attelle à régler les problèmes des sénégalais », soutient Ousmane Sams Ndiaye, membre des Cadres de Pastef.
Selon lui, le président « Diomaye a trouvé un pays qui était au bord du précipice si on veut être cash. Il a posé des actes concrets, mis en œuvre des stratégies et des manœuvres budgétaires, financières et logistiques pour limiter les dégâts en attendant d’aller vers le décollage du projet qui peut mettre le Sénégal sur les rails du développement. Il est à noter également que malgré toutes les difficultés financières et budgétaires rencontrées, le gouvernement a réussi, grâce à une ingénierie financière, à réduire les prix des denrées de première nécessité pour soulager les ménages les plus démunis en attendant d’aller vers des changements structurels qui mèneront l’autosuffisance alimentaire. Beaucoup de défis relevés en tout cas après trois mois de gouvernance pour un tandem que l’on disait jeune et sans expérience », dit-il.
Sur le plan diplomatique et la question sur la fiscalité, « le Sénégal retrouve progressivement son lustre après trois années de dictature et de répression menées contre le peuple et des positions extérieures discutables sur le plan international. L’intégration africaine ne peut pas se faire si on n’arrive pas à discuter avec tout le monde malgré les divergences. Le discours juste et équilibré du président Diomaye est un espoir pour la CEDEAO qui l’a même nommé médiateur pour discuter notamment avec les pays de l’AES. C’est une bouée de sauvetage pour l’Afrique qui ne peut pas prétendre au développement sans cette intégration. Donc il est tout à fait logique d’accepter et de faire de son mieux pour éviter la désintégration », ajoute Ousmane Ndiaye.
Sur la fiscale qui est un sujet très important, le sociologue et par ailleurs homme politique ajoute : « Les Etats sérieux y accordent beaucoup d’importance. C’est la plus grosse source de revenu des Etats modernes. Dans un pays qui manque de tout, comment peut-on parler de remises gracieuses ? Comment dans un État sérieux, peut-on prélever des impôts à la source et refuser de verser ces sommes ? Ce n’est ni plus ni moins que du détournement de deniers publics passible de sanctions sévères. L’Etat ne va pas pour le moment vers la répression systématique de la délinquance fiscale optant pour la pédagogie, mais une chose est sûre, tout le monde va payer l’impôt. Des actions qui visent à renforcer la culture de responsabilité et le respect des obligations fiscales seront lancées pour aller vers une meilleure mobilisation des ressources pour le développement du pays. La presse ne peut pas être une exception.
En ce qui concerne les défis, Ousmane Ndiaye affirme que des mesures significatives aient été prises pour promouvoir la transparence « notamment la publication des rapports des corps de contrôle, la liste des navires autorisés à pêcher sur nos eaux, la déclaration de patrimoine etc., le défi consiste à maintenir cette dynamique sur le long terme. Il est crucial de continuer à publier systématiquement les rapports et d’élargir la transparence à d’autres secteurs. Aussi, la suspension des chantiers sur le littoral et dans les zones litigieuses montre la volonté de lutter contre la prédation foncière. Toutefois, le défi consiste à garantir que ces mesures ne soient pas temporaires mais conduisent à des réformes structurelles durables. La récupération des parcelles indûment détenues et leur redistribution équitable est essentielle pour rétablir la justice foncière ».
Malgré les mesures de réduction des prix des denrées de première nécessité, le défi reste de trouver des solutions structurelles pour améliorer durablement le pouvoir d’achat des Sénégalais. La création des « Magasins Témoins », la réduction du train de vie de l’État, et les politiques de subventions ciblées sont des initiatives positives qui doivent être suivies de près pour assurer leur efficacité à long terme. La mise en œuvre de la DSA est cruciale pour renforcer la sécurité alimentaire du pays. Les défis incluent la gestion efficace du budget alloué, le paiement des dettes aux opérateurs privés semenciers, la distribution équitable des subventions et la surveillance rigoureuse des intrants agricoles pour éviter les détournements ».
Pour répondre à l’opposition, le Sociologue défend que « Nous voulons mieux ! Cette opposition que l’on entend actuellement n’est pas à la hauteur, elle rabaisse le débat. Le niveau semble trop élevé pour eux. Nous espérons dans les prochains mois voir émerger une opposition qui est au fait des enjeux réels, qui propose des alternatives crédibles et qui nous challengent réellement. Pour le moment, ce que l’on voit ne mérite pas notre réaction, on refuse le nivellement vers le bas du débat » conclut Ousmane Sams Ndiaye, membre des Cadres de Pastef.