Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé ce mardi, lors d’une déclaration publique, la mise en œuvre imminente d’un plan de redressement national, qu’il présentera dans les prochains jours. Selon lui, l’état actuel du pays exige une réponse urgente et structurée pour éviter une dérive économique majeure. Le leader du parti Pastef-Les Patriotes affirme que le Sénégal se trouve dans une situation critique, marquée par une dette cachée, un déficit budgétaire important et une corruption généralisée.
D’un ton ferme, Ousmane Sonko a rappelé que ceux qui ont, selon lui, « dilapidé les ressources publiques » seront tenus de rendre des comptes. Il soutient que leur accession au pouvoir a permis d’éviter le pire : une faillite de l’État. Le Premier ministre explique qu’il a fait le choix de dire la vérité aux bailleurs de fonds sur la réalité des finances publiques, même si certains partenaires se sont temporairement retirés pour « voir plus clair ».
Malgré ce contexte difficile, il se félicite que l’État continue d’assurer ses principales obligations, notamment le paiement régulier des salaires et le remboursement des dettes à échéance. Il a salué la détermination de son équipe gouvernementale, qui, selon lui, parvient à maintenir la stabilité du pays dans des conditions économiques tendues.
Concernant l’arrêt des travaux de l’autoroute Mbour-Kaolack, Ousmane Sonko a expliqué que l’accord signé avec la partie chinoise stipulait que le niveau d’endettement du Sénégal ne devait pas dépasser 70 % du PIB. Aujourd’hui, ce taux aurait franchi la barre des 100 %, ce qui a justifié la suspension du projet, a-t-il précisé.
Il a également évoqué les retombées positives de ses récents déplacements à l’étranger. En Mauritanie, la carte de séjour pour les Sénégalais est passée de 50 000 à 5 000 francs CFA. En Sierra Leone, le Sénégal a signé des partenariats autour de la transformation du fer et de la bauxite, qualifiés de bénéfiques pour les deux pays. En Chine, plusieurs accords ont été conclus, dont un investissement de 1 000 milliards de francs CFA pour l’installation d’une grande usine sidérurgique, ainsi qu’un projet d’implantation d’une usine Mercedes-Benz dédiée à la production de véhicules militaires et civils.
Conscient des résistances au changement, Ousmane Sonko reconnaît que les réformes structurelles prendront du temps. Il pointe la persistance des anciens réseaux dans plusieurs secteurs, tout en appelant à la responsabilité de l’opposition. Il affirme que le Sénégal a tous les atouts pour réussir : une stabilité politique, un bon niveau de sécurité et une position géographique stratégique. Pour le Premier ministre, le pays est désormais engagé sur une trajectoire nouvelle, malgré les nombreux défis à surmonter.
Emedia