Poursuivis pour les faits d’offense à une personne exerçant la prérogative du président de la République et diffusion de fausse nouvelles, Ameth Tidiane Ndao et Bah Diakhaté ont comparu, ce lundi, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. À l’ouverture de l’audience, les prévenus ont nié les faits pour lesquels ils ont été attraits devant la barre. Pourtant lors de l’enquête préliminaire, il est mentionné que l’Imam Ameth Tidiane Ndao s’est excusé d’avoir tiré à boulets rouges sur le Premier ministre, Ousmane Sonko, et s’est engagé à ne pas recommencer. Bah Diakhaté, pour sa part, a assumé ses propos et aurait brandi des documents comme preuves de certaines de ses allégations. Devant les juges ce lundi matin, Bah Diakhaté a soutenu : « je n’ai pas accusé Ousmane Sonko comme le prétend mon co-prévenu dans l’audio. Aussi, je m’adressais au leader du Pastef mais pas à Sonko en tant que Premier ministre ». Il faut rappeler que dans cet élément sonore attribué à l’Imam, il est dit que la première personnalité reçu par Sonko, à l’époque maire de Ziguinchor de même que Bassirou Diomaye Faye sont des homosexuels.
Interpelé sur l’audio, l’Imam Ndao a reconnu en être l’auteur mais, précise-t-il, ça été modifié. « Devant les enquêteurs, j’ai été contraint de signer le procès-verbal après que j’ai écouté l’élément sans la présence de mon avocat. On m’a dit qu’il y a des insultes et en tant que homme religieux je ne peux insulter. Je dois aussi préciser que je n’ai pas présenté des excuses à qui que ce soit », indique le mis en cause. Avant d’enchaîner : « J’ai dit que Sonko est une bonne personne avec des valeurs et il est très adulé par les jeunes. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à Sonko de prendre une décision radicale contre cette pratique ». Face aux juges toujours, l’Imam a déclaré qu’il a parlé d’homosexualité en citant Bah Diakhaté dans l’affaire Adji Sarr. « J’ai parlé de pseudomie. Pour Bah Diakhaté, je ne peux rien contre un gaillard qui fait face à la lune et affirme ne l’avoir pas vu ».
Lors de l’audience, Bah Diakhaté a brandi un acte de vente d’un immeuble à 100 millions caché par Ousmane Sonko. « Qu’est-ce qui prouve que ce titre de vente est authentique, étant donné la complexité et la confidentialité de la procédure ? Je ne dis pas que cet acte est faux, mais j’en doute», s’interroge le maître des poursuites.
Un des avocats de Bah Diakhaté lance ceci : « En tant que lanceur d’alerte, il a fourni toutes les preuves de ses accusations ».
L’audience est suspendue et reprendra à 15 heures
Cheikh Moussa SARR