Les événements de juin avaient poussé les autorités étatiques à arrêter les cours dans les universités. Invité du jury du Dimanche, Pape Mahawa Diouf, Directeur de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (ASPT) et membre de la cellule de communication de Benno Bokk Yaakar a déclaré à propos de l’ouverture de l’UCAD : « je ne suis pas sûr que l’université ne va pas ouvrir avant la présidentielle. Deuxièmement, je ne pense pas qu’un État puisse avoir peur. Donc, je pense qu’il ne s’agit pas de ça. Mais cela dit, à titre personnel, j’encourage les autorités et l’encadrement de l’université de Dakar à prendre quand même toutes les dispositions nécessaires pour garantir les conditions pour que ce qui s’est passé l’année dernière dans cette université ne se passe plus jamais. S’il faut prendre un peu de temps pour arriver à ça, je pense que c’est légitime de le faire. Parce que nous avons tous été affligés de voir ces images de chaos dans le campus universitaire, la bibliothèque, également au CESTI. Écoute, ces images-là, on ne devrait plus jamais les revoir dans notre université, quelles que soient d’ailleurs les opinions politiques pour lesquelles ces gens ont manifesté », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « C’est proprement scandaleux pour la République du Sénégal et surtout pour le monde universitaire ». « Et à votre avis, quelle est la part de responsabilité des acteurs politiques dans cette situation que traverse l’université? » « Oui, l’université devrait être un monde où règne l’éducation et la formation, et d’ailleurs c’est ça sa vocation. Mais transformer l’université en un champ de bataille est simplement inacceptable. Et donc, c’est de la responsabilité aussi de tous les acteurs politiques, de faire en sorte que cette ambiance soit la règle du jeu, et que ce soit un milieu où règnent les idées, on peut échanger sur les idées politiques sans que ça dégénère sur les violences que nous avons vues, inacceptables d’ailleurs, au demeurant. Parce que jamais dans l’histoire du Sénégal, on n’avait vu un tel déferlement de violences dans l’université Cheikh Anta Diop, qui a brûlé, qui a cassé l’outil même, et l’infrastructure dédiée à l’acquisition de la connaissance pour les étudiants. C’était du jamais vu, et je pense que de ce point de vue, l’État doit garantir absolument toutes les conditions qui puissent empêcher que ce type d’activité, de violence, ne se répète au sein de l’université Cheikh Anta Diop ».
Cheikh Moussa SARR et Abdoulaye SYLLA (Photo)