L’Association Ouest-Africaine pour le Développement de la Pêche Artisanale (ADEPA) travaille à l’élaboration d’une stratégie régionale visant à défendre le secteur face aux menaces qui pèsent sur lui. C’est dans ce cadre qu’un atelier a été ouvert à Saly ce mercredi.
La pêche illicite, non déclarée et non réglementée (INN) constitue un grave préjudice pour la pêche artisanale. L’un des principaux défis de l’ADEPA est donc de lutter contre cette pratique destructrice, notamment celle menée par les chalutiers industriels.
« Notre objectif est de mettre en place une stratégie régionale de plaidoyer pour protéger la pêche artisanale contre les effets dévastateurs de la pêche industrielle », explique Moussa Mbengue, secrétaire exécutif de l’ADEPA.
Il rappelle que, depuis l’époque coloniale, la pêche artisanale a été perçue comme primitive tandis que la pêche industrielle s’est imposée comme dominante. Pourtant, la pêche artisanale a connu un essor considérable et se trouve aujourd’hui en conflit permanent avec les chalutiers, qui empiètent sur la zone côtière des six miles réservée aux pêcheurs artisanaux. Cette intrusion entraîne la destruction des équipements de pêche, des naufrages, des pertes matérielles considérables et, parfois, des pertes en vies humaines.
L’ADEPA bénéficie du soutien de Blue Ventures. Beyond Conservation, une organisation britannique engagée dans la gouvernance et la gestion des pêcheries en Afrique, en Asie et en Amérique centrale.
« Le plus grand défi de la pêche artisanale réside dans l’expansion de la pêche industrielle qui met en péril ce secteur. Il est essentiel que toutes les parties prenantes – gouvernements, communautés et société civile – unissent leurs efforts pour une pêche durable. L’application stricte de la réglementation est impérative », affirme Aissata Dia, directrice régionale de l’organisation.
Le Dr Mamadou Goudiaby, directeur de cabinet du ministre des Pêches et des Infrastructures Portuaires et Maritimes, insiste sur la nécessité de l’implication des États pour réduire, voire éradiquer, la pêche INN. Il appelle également à une application rigoureuse de la réglementation en vigueur et salue la publication des licences de pêche par le ministère, qu’il considère comme un gage de transparence et de bonne gouvernance.
Face à ces défis, l’ADEPA et ses partenaires plaident pour des actions concertées afin de garantir l’avenir de la pêche artisanale et la préservation des ressources marines.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour