Une marche des éleveurs a mobilisé des populations d’une dizaine de communes du département de Sédhiou et de Gouomp, ce dimanche. Elles réclament justice après une série de vols de plus de 900 têtes de bovins. Le cerveau présumé, arrêté début avril.
Les populations de Sakar voyaient d’un mauvais œil l’ascension économique fulgurante du présumé cerveau de la série de vol de bétail. Il a été arrêté par la Brigade de Sédhiou, début avril, dans ce village situé dans l’arrondissement de Diendé. Grâce à une dénonciation, les hommes du Commandant Nguer ont trouvé sur lui des gris-gris et des armes. Une perquisition dans son domicile a permis de découvrir aussi des armes à feu et des armes blanches ainsi que des têtes de bœufs récemment tués. Plus de 900 têtes de bovins perdus ces 3 dernières années, selon les éleveurs, qui ont manifesté hier pour que justice leur soit rendue. «Notre bétail, notre vie», ont-ils scandé, munis de pancartes. Une situation qui porte un coup dur à l’économie locale qui se repose essentiellement sur l’élevage et affecte plusieurs secteurs. «C’est devenu un fléau désastreux qui a fini de ruiner pas mal de familles et de pousser certains jeunes à l’émigration ou à l’exode rural», déplorent les manifestants dans un document remis à la presse.
Ce sont des éleveurs en colère et très désemparés face à un phénomène qui perdure qui ont investi la rue ce dimanche. «Nous demandons à l’Etat de nous aider car il est de son ressort de protéger sa population et ses biens. Il faut que les autorités sachent que nous sommes ici en face de criminels bien armés déterminés à nous arracher nos biens», indiquent-ils. Les manifestants invitent l’Etat à renforcer la sécurité sur l’axe du Pakao. «De Sédhiou à Kolda, il n’y a qu’un seul poste de gendarmerie établi à Diannah Malary. Vu que cette partie est aussi frontalière à la Guinée Bissau, il est presque impossible que ce seul poste puisse assurer la surveillance, surtout la nuit. Nous réitérons notre demande auprès des autorités étatiques et des Forces de l’ordre pour une grande protection avant que le pire ne se produise», ont ajouté les éleveurs.
Ousmane DEMBA (Correspondant)