Dans un contexte où la détermination de la date de la Korité suscite débats et controverses, Serigne Lamine Sall s’est exprimé en réaction à un communiqué de l’Association Sénégalaise pour la Promotion de l’Astronomie (ASPA). Dans sa déclaration, il remet en cause les affirmations des membres de l’ASPA concernant la visibilité de la Lune au soir du samedi 29 mars 2025.
L’ASPA affirme en effet que la Lune se couchera à 19h38, soit huit minutes après le Soleil, qui disparaîtra à 19h22. Selon l’association, cet écart serait insuffisant pour permettre une observation à l’œil nu ou même avec des instruments techniques. Une analyse vivement contestée par Serigne Lamine Sall, qui qualifie ces conclusions « d’hérétiques et fausses ».
Une généralisation contestée
L’une des principales critiques formulées par Serigne Lamine Sall porte sur la généralisation de l’ASPA à l’échelle nationale. « De quelle localité parlent-ils ? » interroge-t-il, avant de rappeler que les horaires de coucher du Soleil varient selon les régions. Il cite plusieurs villes du Sénégal où le Soleil se couchera plus tôt, notamment Bakel (19h04), Kolda (19h10), Matam (19h07) ou encore Kédougou (19h02). Une variation qui, selon lui, remet en question la pertinence des calculs avancés par l’ASPA.
Un appel aux guides religieux
Estimant que ce communiqué vise à semer la division au sein de la communauté musulmane, Serigne Lamine Sall invite les Khalifes généraux, les guides religieux et les exégètes à prendre leurs distances avec ces analyses qu’il juge contraires aux préceptes islamiques. Il appelle à un retour aux enseignements du Coran et de la Sunna du Prophète (PSL), rappelant que la détermination de la date de la Korité doit se faire sur la base de l’observation de la Lune ou du témoignage de musulmans dignes de foi.
Une position prudente sur l’astronomie
Si Serigne Lamine Sall ne rejette pas l’astronomie en tant que discipline, il affirme cependant qu’elle « ne peut être une science exacte ». Il accepte ses conclusions lorsqu’elles sont fondées sur des faits avérés, mais exprime des réserves lorsque celles-ci s’éloignent des réalités observables.
Enfin, il tient à préciser qu’il n’a « aucune idée de la date de la Korité » et qu’il se prononcera, comme il l’a toujours fait, en scrutant le ciel ou en s’appuyant sur des témoignages fiables. Une position qui, selon lui, s’inscrit dans la continuité des recommandations prophétiques.
Ce débat récurrent met en lumière la tension persistante entre science et tradition dans la détermination des dates religieuses au Sénégal, une question qui continue de diviser les croyants.
Emedia