Ancien directeur général des Douanes et candidat à l’élection présidentielle de 2024, Boubacar Kamara Kamah a été l’invité du Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 iradio, il s’est prononcé sur le rejet par la Cour suprême du recours de Sonko qui conteste sa radiation du fichier électoral et le refus de la direction générale des élections de donner des fiches de parrainage à son mandataire. Selon l’invité de Aïssata Ndiath Fall il s’agit là d’une forfaiture de plus. « Je pense qu’on est en train de dépasser les limites avec cette affaire-là. À aucun moment dans le processus électoral il n’a été conféré à l’administration, notamment la Direction générale des élections, de décider qui doit ou non, recevoir des fiches. Ce qu’on a demandé par arrêté, après la disposition constitutionnelle qui oblige les candidats à trouver des parrains, c’est d’informer ceux qui sont intéressés sur le modèle de parrainage. C’est-à-dire quelles sont les informations qui doivent figurer sur la fiche ça a été fait et remettre les fiches pour harmoniser. Voilà le pouvoir de la DGE. Elle n’a pas à s’interroger sur l’éligibilité. D’ailleurs sur le modèle, il est noté très clairement que le fait de remettre les fiches de parrainage ne préjuge pas du statut du candidat », a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre : « c’est une voie de fait. C’est une prérogative que tu t’octroies arbitrairement sans aucune base juridique. Parce que derrière il y’a un projet. Il y’a une conception de la vie politique. Une conception de projet de société qui ne doit pas prospérer au Sénégal. C’est le projet incarné par Ousmane Sonko, incarné par d’autres que je partage parfaitement souveraineté y compris sur nos ressources naturelles, transformation industrielle de notre économie, exploitation judicieuse de toutes nos richesses, gouvernance transparente et capital humain. Voilà cette rupture politique, économique, sociale de paradigme et qui est acceptée par une majorité de sénégalais qui en ont marre de l’ensemble de ces 63 ans de stagnation malgré quelques efforts par ci et par là. Le mérite de Sonko et l’ensemble de la nouvelle opposition politique c’est d’incarner la vraie rupture par rapport à l’ancien régime et à ses béquilles ».
Abordant toujours le cas Ousmane Sonko, il a ajouté : « en 2019, je me suis dit qu’une star est née. Mais cette star devait être protégée. Cette star devait développer une vraie stratégie pour se positionner. Ensuite, le jeu s’est clarifié avec le départ de Idrissa Seck qui a rejoint le pouvoir. Il y’a ceux qui voulaient garder l’ancien système et en face ceux qui voulaient mettre en place un nouveau système citoyen qui tienne en compte ces paradigmes dont je fais partie. Je précise que je ne suis pas d’accord avec Sonko sur ces méthodes de lutte. Je ne suis pas d’accord avec lui sur le recours à la violence. Mais je suis totalement et parfaitement d’accord avec lui sur le problème de fond. Et je suis totalement contre les méthodes qui ont été utilisées pour l’écraser ».
Par ailleurs, en réponse à Ismaila Madior Fall, ministre de la Justice, Garde des sceaux, l’invité du JDD a déclaré : « l’interprétation de la contumace ça n’appartient pas au ministre de la Justice. Ça n’appartient pas à l’exécutif. C’est au juge de décider. Et c’est sur la base de cette interprétation qu’ils ont décidé de la radiation. Et c’est sur la base de la radiation qu’un autre ministre décide souverainement de ne pas remettre des fiches de parrainage. Tout est arbitraire dans cette affaire ».