Président du Parti de la construction et de la solidarité (PCS/Jengu Tabakh), Boubacar Kamara est revenu sur ses relations avec Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. « Mais je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas être en parfaite entente avec eux, après avoir combattu pendant six ans, après avoir développé toutes sortes d’alliances, de combats, d’avoir été dans tous les combats, d’avoir été en 2019, un des participants. J’étais le superviseur de la campagne du président Ousmane Sonko en 2019, après toutes ces convergences qu’on a sur les questions programmatiques essentielles, ne pas me réjouir d’une victoire de ce pour quoi on a combattu pendant des années ? Je ne comprends pas. Ce ne serait pas logique », a-t-il précisé lors de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3, Iradio.
Pour rappel, il avait qualifié certains militants du Pastef d’être des aventuriers. Interpellé sur cela, il a déclaré que : « il ne faut pas oublier qu’en matière politique, dans les relations entre les partis, les entités et les leaders politiques, l’essentiel, c’est les offres programmatiques et le camp. Il ne faut pas s’attarder sur les critiques, surtout en période électorale, les critiques sur les méthodes de l’élection, sur les démarches, il ne faut pas rester dans l’émotion. Dans une campagne électorale, vous mettez de l’avant vos avantages comparatifs et vous critiquez effectivement les autres candidats. Ça, c’est accessoire par rapport à l’essentiel. L’essentiel, c’est la construction du pays et la volonté de réaliser les promesses qu’on a formulées ».
Et globalement, comment appréciez-vous le premier mois du duo Diomaye-Sanko ?
« Alors, moi je considère qu’aujourd’hui, nous avons des signaux extrêmement importants. Des signaux qui montrent qu’on va vers un vrai changement de système. Il y a des gens qui attendent l’échec. Je les appelle des guetteurs de faux pas, qui sont en train d’ergoter sur des détails. L’essentiel, c’est est-ce qu’il y a la volonté de rompre avec la dilapidation des biens publics. Mais globalement, je considère qu’il n’y a rien à dire. Il faut foncer », soutient-il.
Il faut dire que le régime actuel a promis de lancer des appels à candidature en ce qui concerne certains postes. Devant le Jury du Dimanche, Boubacar Kamara affirme : « tout dépend de comment on prend la chose. (…) Maintenant, pour les postes qui relèvent d’établissements publics, ce sont les conseils d’administration qui doivent nommer les DG. Donc, il appartient aux conseils d’administration et c’est pour cela qu’il faut que l’administration de l’Etat prépare les dossiers qu’ils font déjà. Pour choisir et après informer le Président et le Premier ministre des choix à repérer. Et c’est ça qui est validé par le plan. Donc, le fait que dans un premier temps, avec la situation qu’on traverse, et avec surtout les résultats des rapports, et avec le comportement de certains anciens dirigeants, qu’on prenne des mesures pour changer immédiatement, par des personnes essentielles, que ce soit des personnes compétentes, pour le moment. Mais ça n’enlève en rien le principe qu’il faut aller, pour la neutralité de l’administration, pour la dépolitisation de l’administration, il faut aller vers l’appel à candidature pour les postes sensibles et essentiels ». Et de conclure : « donc, je pense que les guetteurs d’alerte, il ne faut pas leur donner du grain à moudre. Ils n’ont qu’à attendre. Ils sont restés ici pendant combien d’années à dire publiquement que celui qui ne gagne pas sa commune perd son poste. Ils ne peuvent pas donner de leçons sur l’appel à candidature. Je pense qu’il faut arrêter ce débat-là. Il faut se mettre au travail, encourager, soutenir le régime ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)