Organisé par la mairie de Mangagoulack en amont du forum national « Affiniam Days », le pré-forum tenu dans cette commune du département de Bignona a réuni autorités administratives, élus locaux, représentants ministériels, techniciens et populations locales autour d’un objectif clair : lever les équivoques autour du barrage d’Affiniam et préparer son intégration dans une stratégie agricole nationale cohérente.
Représentant le maire Sekouna Diatta, l’adjoint Bassirou Sambou a salué le bon déroulement de la rencontre, depuis la phase préparatoire jusqu’aux échanges avec les populations. Il a mis en avant l’importance de ce pré-forum, organisé dans la foulée d’une visite du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, comme un moment clé pour dissiper les incompréhensions sur le rôle et l’impact du barrage. Des tensions avaient été relevées dans certaines zones riveraines, allant jusqu’à évoquer l’idée de casser les ouvrages hydrauliques. Grâce à la présence de techniciens chevronnés, des réponses claires ont pu être apportées, contribuant à apaiser les inquiétudes.
Le sous-préfet de Tendouck, Papa Sandéné Sène, a rappelé que cette initiative s’inscrivait dans la dynamique de la seconde phase d’aménagement du barrage d’Affiniam. Il a insisté sur le fait que les critiques des populations ne remettaient pas en cause l’utilité du barrage, mais portaient plutôt sur les effets collatéraux de son exploitation. Il a assuré que l’État prévoyait une digue antisel pour protéger les rizières en amont et annoncé la promotion des coopératives agricoles communautaires (CAC), structures devant fédérer les initiatives locales et optimiser les interventions étatiques.
Représentant le Secrétariat d’État aux Coopératives et à l’Accompagnement paysan, Aboubacar Sidy Sonko, directeur général de la SODAGRI, a salué la qualité des échanges et la mobilisation. Il a souligné l’importance de l’écoute et de la participation communautaire dans la réussite des projets de développement rural. Il a affirmé la volonté de faire du barrage d’Affiniam un second pilier agricole stratégique pour la Casamance, à l’image de l’Anambé. Pour cela, la communication autour des enjeux techniques et des perspectives agricoles reste essentielle.
Du côté des services techniques, Casimir Sambou, directeur régional du développement rural (DRDR), a présenté les premiers résultats des analyses pédologiques et hydrologiques. Il a précisé que les conditions sont désormais réunies pour relancer la riziculture, grâce notamment à la baisse significative de la salinité dans la zone et aux amendements calciques apportés. Il a toutefois insisté sur la nécessité d’une organisation efficace des producteurs à travers les CAC, pour tirer pleinement parti des ressources et infrastructures déjà disponibles.
Enfin, le président du collectif des maires du Blouf, Dr Youssoupha Sané, a salué l’initiative du pré-forum qui a permis, selon lui, de poser les bases d’une revalorisation sérieuse du barrage. Il a reconnu les ressentis contrastés des populations, oscillant entre impacts négatifs et attentes non comblées, mais s’est montré optimiste quant à la capacité de l’État à apporter des solutions concrètes après le forum national. Il a rappelé que 12 000 hectares restent à valoriser autour du marigot de Bignona, un potentiel immense pour l’autosuffisance alimentaire régionale.
Ce pré-forum marque ainsi une étape importante vers une appropriation collective du projet de valorisation du barrage d’Affiniam, en attendant la tenue des « Affiniam Days », événement national au cours duquel les orientations définitives seront consolidées.
Emedia
