La situation alarmante de la prise en charge des grands brûlés au Sénégal, les premiers gestes à adopter en cas de brûlure, les circonstances de brûlure les plus fréquentes, les étapes du traitement et les possibles complications et séquelles, … Ce sont là quelques-uns des points évoqués dans cet entretien accordé à Bés bi par le Médecin-Colonel Mamadou Mansour Fall, spécialiste des grands brûlés.
«On ne peut mettre dans un lit de brûlure que le tiers des demandes qu’on reçoit. Ce qui est très grave car les grands brûlés qui ne sont pas pris en charge sont à 90% exposés à la mortalité». Cette révélation du Dr-Colonel Mamadou Mansour Fall de l’hôpital Principal résume bien la situation de la prise en charge des grands brûlés au Sénégal : Des ressources humaines compétentes et dévouées faisant face aux ravages de brûlures aigues avec des moyens limités. Il faut savoir que la prise en charge des grands brûlés demande de gros moyens. «Cela nécessite une bonne médecine pré-hospitalière avant de les acheminer dans des services de réanimation le plus tôt possible, la prise en charge en urgence, la prise en charge en réanimation et l’importance d’accéder à la chirurgie précoce», explique le Dr Fall. Une fois les mesures d’urgence prises et le patient stabilisé, il faudra veiller à le maintenir dans un milieu aseptisé pour éviter tout risque d’infection. Aussi d’autres professionnels de la santé seront appelés à intervenir : des chirurgiens esthétiques, des nutritionnistes, des psychologues, des dermatologues… Cette prise en charge pluridisciplinaire explique la présence aux côtés du Dr Fall de médecins de différentes spécialités.
20 000 cas de brûlures chaque année
En cette matinée du 4 novembre, ils se retrouvent au Centre de simulation de l’Ucad pour les derniers préparatifs du 10e Congrès de la Société panafricaine en pathologie brûlure (Pabs), du 8 au 11 novembre à Dakar. On apprend que le Sénégal enregistre 20 000 cas de brûlures chaque année. Parmi ces cas, 700 ont besoin de soins médicaux et environ 200 nécessitent un haut niveau de prise en charge en réanimation. Ce dernier chiffre n’inclut cependant pas les patients qui ne peuvent être admis faute de place. Les critères d’admission dépendent de la gravité et de la disponibilité de lits. «Malgré la satisfaction d’arriver à guérir certains patients, on a mal en pensant aux personnes qu’on n’a pas pu prendre», déplore Dr Fall.
Marly DIALLO