Le gouvernement a procédé, il y’a un mois, à une baisse des prix des produits de grande consommation. Invité de l’émission Jury du Dimanche, Dr Serigne Guèye Diop, ministre de l’Industrie et du Commerce, a fait le point sur cette mesure phare du nouveau régime. « C’est une mesure sur le plan politique et social qui était très importante et très attendue. D’abord, c’était une promesse du président de la République pendant la campagne. Après avoir fait ses tournées, on s’est rendu compte que les sénégalais sont très pauvres. On a vu que dans les campagnes les gens n’arrivaient pas à faire les trois repas par jour. Le riz, l’huile, le sucre, le pain, c’était les besoins les plus immédiats, les plus fondamentaux de cette population. Donc, il y en a six produits qu’on a essayé de toucher, mais en fait, il y en a eu une vingtaine », a-t-il déclaré.
Et le ministre de poursuivre : « et là, quand vous allez dans des quartiers comme Diakhaye, comme Pikine, comme Guédiawaye, vous allez aussi dans les villes de l’intérieur, les foyers ont un pouvoir d’achat extrêmement faible. C’est pour ça que le Président et le Premier ministre, dans leur quête vraiment de respect de leurs promesses, mais surtout dans cette sensibilité sociale, parce que le gouvernement est un gouvernement qui a une fibre sociale extrêmement développée, a voulu se dire, que peut-on faire ? C’est pour ça qu’on a une série de concertations avec les consommateurs, avec les importateurs, avec les industriels, les meuniers, les fabricants, les boulangers eux-mêmes. Bref, pendant un mois, nous avons respecté ce processus de dialogue social, d’explication, pour expliquer deux messages ».
Le premier, selon le ministre, « c’est que nous savons tous que nous sommes là pour le peuple sénégalais qu’on soit secteur privé, secteur public ou ONG, toutes nos actions doivent converger vers la satisfaction des besoins. Donc, il fallait faire des baisses de prix. Ça a coûté 53,7 milliards de francs à l’Etat. C’est énorme. Ce n’était pas prévu dans le budget mais il fallait le faire et je crois qu’un mois après, il faut reconnaître que nous sommes très satisfaits. Parce que les feedbacks qu’on a reçus de toutes les populations sont très positifs. Mais une chose c’est de baisser les prix et l’autre chose est aussi de voir si on va aller plus loin. Je suis en train de discuter avec nos partenaires indiens pour voir si on va aller beaucoup plus loin dans la baisse des prix. Nous sommes en train d’étudier des systèmes d’appel d’offres internationaux. Quand on fait un appel d’offres international, vous avez des concurrents qui vont essayer d’être le moins disant. C’est-à-dire celui qui va pouvoir fournir 500 000 tonnes. Le Sénégal importe aujourd’hui 1,2 million de tonnes de riz. Donc ça veut dire que nous pouvons avoir du riz, le volume, si on utilise ce volume-là, on peut faire baisser les prix par l’appel d’offres, c’est la loi de l’offre et de la demande ».
Cheikh Moussa SARR