Le Cadre de Réflexion et d’Action sur le Foncier au Sénégal a tenu un atelier de réflexion et d’échange visant à contribuer à l’accélération d’une réforme foncière aboutissant à une nouvelle gouvernance foncière et des ressources naturelles.
Ouvert lundi par le secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, M. Alpha Ba, les acteurs du secteur vont pendant deux jours discuter autour du thème “la bonne gouvernance foncière, gage d’une souveraineté alimentaire au Sénégal” afin de formuler des propositions en rapport avec la loi sur le foncier, la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale et l’accès des terres aux femmes et aux jeunes.
Le dernier point susmentionné relève d’une revendication capitale pour les jeunes et les femmes en ce sens que cette dernière représente seulement 15% des femmes d’avoir accès à la terre contraire à l’engagement des chefs d’Etats de l’Union Africaine sur l’octroi de 30%, a dit le représentant des leaders du Crafs, Babacar Diop.
Selon la représentante de l’Alliance Nationale Femme et Foncier du Sénégal, Mme Ndiouck Mbaye, “l’accès et le contrôle des terres par les femmes devraient être de rigueur au Sénégal.” la présidente de l’association féminine du Sénégal de poursuivre que “les terres sont louées aux femmes productrices à 75 000F l’hectare ou 100 000F l’hectare” d’où l’urgence d’interpeller l’Etat du Sénégal “ à respecter l’engagement des chefs d’Etats de l’Union Africaine sur l’octroi de 30% des terres documentés aux femmes à travers l’évaluation de la circulaire du ministre de l’Agriculture de 2018 sur les quotas”, a renchéri le représentant du Crafs.
A l’entame de son propos, le secrétaire d’état aux coopératives et à l’encadrement paysan, Alpha Ba a soutenu que “parler de la gouvernance foncière et de la souveraineté alimentaire c’est parler de la sécurisation des ressources foncières des paysans parce que nous savons tous qu’au Sénégal qu’on ne peut pas parler de la souveraineté alimentaire sans parler de l’apport que les exploitations constituent parce que si nous prenons le Sénégal presque 90% de la production agricole du Sénégal est assuré par ces exploitations familiales et donc pour ces exploitations leur outil de base c’est le foncier donc il est important que leur ressource productif de base soit sécurisé par elle-même”. Ainsi, ajoute-t-il, la sécurisation de ressources productive d’exploitation familiale signifie pour le nouveau régime d’assister à des rencontres pour discuter avec les acteurs du milieu pour prendre en compte leurs propositions et voir avec les orientations politiques de l’Etat comment aller vers un consensus qui puisse permettre d’aller vers une réforme foncière parce qu’au Sénégal le foncier est géré par la loi sur le domaine national qui date de 1960. “Et dans cette loi certes il y a des aspects positifs mais il en existe aussi d’autres qui mérite d’être interrogé. Et cela est d’autant plus nécessaire que le régime sortant avait initié des réflexions qui avaient abouti à la production d’un document de politique foncière et pour nous c’est de voir avec la collaboration des organisations de la société civile comment sortir ce document-là s’il y’a lieu de l’actualiser qu’on le fasse s’il est à jour qu’on parte de ce document là pour discuter avec tout le monde pour aller vers une réforme foncière. Nous savons tous s’il y a une chose sur laquelle nous sommes d’accord aussi bien l’Etat que les organisations de la société civile que les producteurs c’est qu’il est important d’aller vers une réforme foncière mais on parle d’une réforme inclusive, transparente et qui s’inscrit dans la durabilité des ressources naturelles”, précise-t-il.
Parlant du conseil sur la loi d’orientation agro-sylvo-pastoral il dit : “le conseil sur la loi d’orientation agro-sylve-pastorale est une vieille revendication des paysannes au Sénégal et de la société civile parce que depuis que la loi agro-sylvo-pastorale a été promulguée en 2022 il été prévu ce conseil soit tenu c’est un moment d’échange entre le président de la République les organisations paysannes et éleveurs et pêcheurs pour recevoir leur doléances, discuter avec eux des orientations de l’Etat mais aussi recevoir leur orientations dans la politique. Après vingt ans ce conseil n’a jamais pu se tenir et là dès que nous sommes arrivé au pouvoir l’une des premières décisions du président c’est d’afficher sa volonté pour ce conseil puisse se tenir dans les plus bref délais et nous sommes en train de discuter avec les organisations société civile pour aller vers la révision de la loi d’orientation agro-sylve-pastorale qui constitue le cadre normatif de base de tout ce qui doit se faire dans le milieu rural et nous pensons que si nous parvenons à aller vers une loi stabilisée dans les plus brefs délais, le président de la République pourra convoquer ce conseil et ce sera un moment symbolique parce que autant le président reçoit tous les corps de métiers.”
Arame Fall NDAO