Pour la première fois, la réunion du comité de pilotage du Projet de Développement Économique de la Casamance (PDEC) s’est tenue dans sa zone d’intervention, marquant une avancée dans la territorialisation des politiques publiques. Lors de cette rencontre, les acteurs ont fait le point sur l’état d’avancement du projet, qui affiche un taux de décaissement de seulement 17 % après trois ans de mise en œuvre, un niveau jugé insuffisant.
Le gouverneur de Ziguinchor, Mor Tall Tine, a souligné plusieurs obstacles freinant l’exécution du projet. Parmi eux, les lenteurs dans la passation des marchés par les collectivités territoriales, les retards dans les décaissements ainsi que des difficultés à mobiliser les acteurs communautaires. Pour y remédier, le comité recommande de renforcer les capacités des collectivités en matière de gestion des marchés publics et de faciliter l’accès aux financements. Il préconise également d’accélérer les travaux des 104 kilomètres de pistes dans la région de Sédhiou, considérés comme un levier essentiel pour améliorer le taux d’exécution du PDEC.
Youssouf Badji, coordonnateur du projet, a détaillé les actions en cours. Le PDEC travaille avec 60 collectivités territoriales réparties entre Ziguinchor, Sédhiou et Kolda. Des cadres territoriaux de concertation ont été mis en place pour renforcer la gouvernance locale et prioriser les sous-projets. À ce jour, 273 initiatives ont été retenues, allant des infrastructures scolaires et sanitaires aux projets d’électrification rurale et d’assainissement.
Dans le domaine de la mobilité rurale, la mise en œuvre des travaux avance sous la supervision de l’AGTIP. Les entreprises en charge de la construction des 104 km de routes sont déjà sur le terrain dans les départements de Sédhiou, Bounkiling et Goudoump, avec une réception prévue avant l’hivernage.
Concernant le financement des organisations communautaires de base (OCB), 111 d’entre elles sont prêtes à recevoir les fonds nécessaires au lancement de leurs activités. Ces bénéficiaires, accompagnés par des ONG, ont déjà rempli leurs obligations de contrepartie. L’attente porte désormais sur le déblocage des fonds après leur approbation par l’Assemblée nationale.
Malgré ces avancées, la mise en œuvre du PDEC reste confrontée à des défis structurels. Le comité de pilotage insiste sur la nécessité d’une meilleure coordination entre les acteurs et d’une accélération des procédures pour éviter de nouveaux retards. Si ces recommandations sont appliquées, 2025 pourrait marquer un tournant décisif pour le développement économique de la Casamance.
Assane BA, correspondant à Ziguinchor