Au cours de ces dernières années, à l’image des autres pays africains, il a été noté une implantation exponentielle d’établissements d’enseignement supérieur au Sénégal. Malgré cette vitesse rapide de création d’institutions ou d’établissement, une attention particulière est accordée à la qualité à travers le travail d’évaluation et d’accréditation mené par l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation (ANAQ-Sup). «Souvent quand les gens voient les nombreux établissements se créer, ils voient quelque part un déficit en qualité d’enseignement dans ces établissements. Mais je veux préciser que depuis la création de l’ANAQ-Sup en 2012, le gouvernement lui a donné pour mission l’évaluation de la qualité dans les établissements d’enseignement supérieur. L’ANAQ-Sup a ainsi réalisé plus de 900 évaluations », fait savoir Pr Lamine Guèye, Secrétaire Exécutif de l’ANAQ-Sup. Deux types d’évaluations sont essentiellement réalisées dans le cadre du contrôle, du maintien et de la garantie de la qualité. Il s’agit d’abord de l’évaluation institutionnelle réalisée en vue de l’habilitation de l’institution / établissement d’enseignement supérieur. «C’est le ministère de l’Enseignement supérieur qui reçoit la demande d’habilitation et la transfère à l’ANAQ qui est chargée d’évaluer la qualité sur les plans, entre autres de la gouvernance, des ressources humaines, des infrastructures et aussi sur l’approche pédagogique. Après cette évaluation, le Conseil scientifique donne un avis positif ou négatif sur l’habilitation de l’établissement», explique Pr Guèye qui ajoute : «Le deuxième type d’évaluation que l’ANAQ-Sup réalisée c’est l’évaluation de programmes en vue de son accréditation par l’ANAQ-Sup à la suite d’une décision du Conseil scientifique. Dans les deux cas (habilitation ou accréditation), l’ANAQ-Supdéroule une procédure avec une visite sur site d’experts académiques et professionnels qui évaluent l’institution et le programme sur la base de standards et normes de qualité définies. Après cette évaluation par les experts externes, le Conseil scientifique se réunit et donne un avis sur les résultats de cette évaluation contenus dans le rapport élaboré par les experts évaluatteurs». Pour boucler la boucle, il signale que,«Dans les 900 évaluations faites, c’est près de 200 évaluations institutionnelles, le reste du lot est constitué des évaluations de programmes. C’est vrai que les gens ont leurs avis mais l’évaluation des institutions en vue de l’habilitation donne un taux favorable de 80% au niveau national et 67% au niveau des établissements privés. Toutefois, il faut signaler que tous les établissements publics et privés ne se sont pas encore présentés à l’évaluation ». Il fait savoir que toutes les universités publiques qui remplissent les conditions de soumettre une demande d’habilitation ont obtenu une habilitation institutionnelle à la suite de leur évaluation. Il s’agit de l’UCAD, l’UGB, les universités de Thiès de Ziguinchor de Bambey, Amadou Mahtar Mbow, Cheikh Hamidou Kane. Concernant l’évaluation des programmes, le taux d’avis favorable est de 83% dans le publique et 50% dans le privé. La mission de l’ANAQ-Sup est d’évaluer la qualité dans l’enseignement supérieur afin d’en faire un témoignage qui est adressé aux autorités publiques et au grand public et aussi d’émettre des recommandations pour l’amélioration continue du secteur de l’enseignement supérieur.
En plus des évaluations, l’ANAQ-Sup réalise également des études pour documenter des questions essentielles de l’enseignement supérieur, fait savoir le Secrétaire exécutif
S’agissant de la reconnaissance des diplômes, le Secrétaire exécutif de l’ANAQ-Sup n’a pas manqué de signaler que le Sénégal a signé des conventions qui régissent sur le plan international la reconnaissance des diplômes avec comme conséquence la mobilité des étudiants et des employés. «LeSénégal a ratifié la Convention d’Addis qui permet la reconnaissance des diplômes dans les pays africains. Actuellement, le Sénégal dirige par l’intermédiaire de l’ANAQ-Sup le bureau africain de la Convention d’Addis qui travaille sur tout ce qui est reconnaissance des diplômes issus de l’Enseignement supérieur de la mobilité des étudiants mais aussi de l’insertion des travailleurs mobiles (émigrés, réfugiés…). Le Sénégal a également ratifié la convention mondiale qui permet la reconnaissance des diplômes au niveau international. Ces progrès ont été fait grâce à la politique assurance qualité qui fait que les pays partenaires n’ont pas de difficultés à reconnaître les diplômes délivrés au Sénégal et qui sont accrédités.», a t- il expliqué. Au Sénégal, selon la réglementation en vigueur, la reconnaissance d’un diplôme issu d’un établissement d’enseignement supérieur public ou privé obéit à 2 critères : l’habilitation de l’établissement par le MESRI à la suite de l’évaluation institutionnelle positive et l’accréditation du diplôme par l’ANAQ-Sup suite à son évaluation positive.
Afin de permettre au public d’accéder aux informations sur les résultats des évaluations, l’ANAQ-Sup publie régulièrement les listes des établissements habilités et des programmes de formation ou diplômes accrédités sur son site web.anaqsup.sn.