Le Syndicat national des artistes et professionnels de la culture (Synaprocs) n’a pas digéré la 3e réélection de Ngoné Ndour comme présidente du Conseil d’administration de la Sodav. Pour ces artistes, c’est un mandat de trop. Des artistes membres du syndicat étaient devant les locaux de ladite boite pour manifester, pancartes à la main où on pouvait lire « non au 4e mandat », « Ngoné dégage, ça suffit ».
Dans sa déclaration, Vieux Mac Faye, artiste musicien indique : « Aujourd’hui, nous faisons focus sur un 4e mandat qui ne devrait pas être. Tout le monde sait qu’au Sénégal, c’est fini les troisièmes mandats à fortiori un 4e mandat. Aujourd’hui, c’est ça, c’est la volonté artistique ».
Selon lui, ils n’ont pas de problème de personne mais, « briguer un mandat qui ne doit pas l’être, c’est ça qu’on leur reproche. Nous avons revêtu ce costume de syndicalistes pour défendre l’intérêt des artistes, des acteurs culturels, etc. Il y a le cinéma, le théâtre qui nous attendent. Un 3e mandat, c’est trop. Et si la Sodav dit qu’elle est là pour tout le monde, ce n’est pas vrai».
Joseph Léon Bachir Dia, membre du Synaprocs et chargé de la formation rajoute : « Ngoné Ndour est à la tête de la Sodav depuis 2016 après un putsch digne de ce nom sur la personne de Angèle Diabang. En 2019, après une Assemblée générale ordinaire, ils sont passés à une assemblée générale extraordinaire pour changer les statuts. Avec ce changement de statuts un vote a été organisé par les membres du Conseil d’administration sous la direction de Ngoné Ndour. Elle a amené les statuts chez les notaires pour changer la formule de vote pour les tiers sortant », accuse-t-il.
Poursuivant son propos, le juriste ajoute : « Au niveau de la Sodav, il y a 36 membres. Chaque 3 an, il y a 12 membres qui sortent. Et c’est Ngoné Ndour qui propose les 24 qui restent. Et ces changements sont survenus avec le changement de 2019. Elle choisit les personnes qui lui sont loyales pour rester. Et c’est ce qu’on doit changer ».
A l’en croire, le combat ne s’arrête pas là. « On va faire le plus tôt possible une Assemblée générale extraordinaire. Et on va prendre le président de la République et le Premier ministre comme arbitres pour changer les statuts qui lui permettent de rester à vie à la tête de la Sodav. C’est ce qu’on veut changer. Les gens de la Sodav ne respectent pas les artistes. On ne peut pas comprendre qu’on soit là et qu’ils prennent l’argent de la Sodav pour payer des nervis qui nous empêchent d’entrer à la Sodav. Ce n’est pas normal » fulmine M. Dia.
Adama Aïdara KANTÉ