Dans les boutiques de beauté et dans l’intimité des chambres, le phénomène des injections intraveineuses a fini de prendre ses quartiers. Une bonne partie de la gent féminine au Sénégal est concernée pourtant, elle n’ignore pas les conséquences sanitaires de ces injections qui deviennent un chapelet interminable : cancer de la peau, vergetures, cicatrices et blessures, mort… Que de diabétiques, d’hypertendus à cause du glutathion. C’est à la limite un dépeçage. Mais c’est juste une piqûre de rappel. Sans compter le coût financier. L’essentiel, c’est d’être dans sa peau. Bés bi et Emedia.sn ont mené l’enquête…
Les images sont devenues virales sur la toile. Une jeune demoiselle, fourrée dans une djellaba noire assortie de perles couvrant le long de sa tenue, est assise sur une chaise. Un voile rouge sang couvre une bonne partie de son corps, de la tête, il tombe sur les épaules. La dame au teint émaillé de taches noires tend légèrement la main qui porte les stigmates de l’hyperpigmentation. Dans la foulée, une autre, qui porte des gants blancs médicaux jetables, est en train de retirer la seringue. Elle recolle la peau de la patiente avec un bandage. Cette dernière vient de prendre sa première dose d’injection de produits dépigmentants. Toute satisfaite de la perfusion. «Machallah ! C’est la première séance d’injection de ma cliente. Elle était venue avec beaucoup d’imperfections. Les crèmes avaient gâté sa peau. Donc, c’est sa série d’injections. Elle a quelque chose de rare. Ce qui me plait chez cette cliente, c’est qu’avec une boîte d’injections, elle a des résultats satisfaisants. Patientez jusqu’à la fin de la vidéo, vous allez voir», suggère-t-elle. Juste à côté, apparaît une autre femme debout sur sa chemise, en train de manipuler la tubulure full set pour pomper le liquide jaunâtre. La scène fait froid dans le dos.
Dans une autre vidéo, la même dame est en train de faire une injection intraveineuse. Plongée dans son élément. La propriétaire de la boutique de beauté passe son temps à faire des injections intraveineuses. D’autres images dévoilent une jeune fille au teint un peu clair assise sur son jean bleu. Le garrot placé, elle tend verticalement le bras, un gros élastique serré pour mieux voir la veine. Tandis qu’une autre, munie de ses gants, pique la seringue dans sa veine. En retirant l’objet. Le sang gicle. Puis la plaie disparait sous un bandage soigneusement placé. Sur un pied sous perfusion est accrochée une poche contenant du liquide jaunâtre.
Par Maxime DIASSY et Adama Aidara KANTÉ