Bés bi et Emedia.sn ont fait une immersion dans les foyers pour s’enquérir de la gravité des effets de la dépigmentation par injection. C’est dramatique pour se faire belle. Les dames n’ont pas de limites. Elles ont laissé les pommades et les crèmes. Elles sont passées à la vitesse supérieure avec des injections. C’est avec beaucoup de peine et de regrets qu’elles se confessent.
Fatou Sabor, 40 ans, habitante des Parcelles assainies : «A cause xessal, j’ai perdu une jambe»
«Très jeune, j’ai commençé à m’adonner à la pratique du xessal. J’avais à peine 20 ans. Au début, c’était juste des boites pour m’enduire le corps et éclaircir ma peau. Mais au fil des années, j’ai fini par devenir accro. J’ai commencé à dépenser énormément d’argent pour acheter des produits dont certains se sont avérés par la suite dangereux pour ma santé. Car j’utilisais n’importe quel type de cocktail. Mais c’est lorsque j’ai pris une injection Kenacort, un médicament pour asthmatique, que je suis devenue aussi blanche qu’une toubab. Il ne me restait presque rien dans ma peau. Finalement, je me suis retrouvée avec une plaie à l’arrière de mon genou droit qui s’est aggravée avec le temps et qui, malgré les traitements médicaux, n’a jamais guéri. Les médecins ont tout tenté en vain. La plaie s’est aggravée devenant un gros trou dans ma jambe qui avait complément enflé. Pour éviter une gangrène et sans doute une mort certaine, ils m’ont amputée la jambe au-dessus du genou. Depuis lors, me voilà handicapée. Depuis 7 ans maintenant, je suis entre une béquille et un fauteuil roulant. Je ne sors plus de chez moi et j’ai arrêté le xessal puisque j’étais à un doigt d’un cancer de la peau généralisé. A cause de ce maudit xessal, ma vie s’est arrêtée, j’ai perdu ma beauté, mon argent et surtout ma santé».
M. DIASSY et A. A. KANTÉ