Après un mois d’interruption du processus électoral par le report du scrutin, la Présidentielle, désormais fixée pour le 24 mars prochain, n’a pas encore fini de livrer ses surprises. En campagne à partir de ce dimanche, les 19 candidats retenus vont tous subir les contrecoups de cette échéance truffée de rebondissements politiques inédits. Davantage inédite que cette campagne coïncide avec le Ramadan et le Carême. Des rigueurs qui seront surtout une affaire de jeunes.
Les documents de la loi portant report de la Présidentielle sont tous rangés dans les tiroirs de l’oubli. Le texte de l’amnistie, passé à l’Assemblée dans la controverse, a survolé comme des paperasses. Tandis que l’idée d’une élection, le 2 juin, est devenue chimérique. Le Conseil constitutionnel vient de remettre les pendules à l’heure. Au fait des cliquetis de ce compte à rebours bruisse depuis le Palais. Le Président Macky Sall s’est empressé de fixer la date du scrutin au 24 mars prochain. Convoquant, ce jeudi, le collège électoral par décret, il a donné le top de départ de la campagne pour ce dimanche.
Pris de court par ce énième rebondissement du processus électoral, les 19 candidats vont devoir vivre les séquelles de ce marathon politique inédit. Car, il faut le dire, pour une campagne Présidentielle de 21 jours abrégée en seulement 12 jours, les choses deviennent trop sérieuses. Obligés de braver les routes sinueuses du monde rural, drainer des foules dans les grandes villes, sous les rigueurs du jeûne musulman et chrétien, les prétendants au fauteuil douillet de Macky Sall ne peuvent que se lancer dans une course contre la montre. Ce marathon raccourci sera surtout une affaire de jeunes, cette frange bien convoitée par les candidats, qui pourrait faire la différence.
Ces 12 jours suffisent-ils pour convaincre une masse d’électeurs ? C’est l’autre défi de cette échéance ! Dans une Présidentielle où il est question d’une première participation pour l’écrasante majorité des candidats, d’aucuns risquent de payer les pots cassés. Surtout que, la plupart, soumis à l’épreuve de la contestation du report sur le terrain, ont dû tirer des cartouches en l’air. C’est le cas du FC25 dont les membres n’ont pas lésiné sur les moyens dès leurs premiers assauts contre une coalition au pouvoir loin du besoin.
Idy dans la jurisprudence Macky, Diomaye et la carte de la victimisation
Et si, tapis dans l’ombre, emmuré dans un silence, loin des projecteurs, Idy était en train de tisser sa toile électorale ? La jurisprudence Macky opposant, coiffant au poteau les candidats favoris en 2012 qu’il laissait tous au front contre Wade, est fraiche dans les mémoires. «Ndamal Kadior» pourrait avoir appris de ses errements. Même si l’autre fait inédit de cette campagne va aussi se révéler dans la sortie de prison presque actée du candidat Bassirou Diomaye Faye. Normalement, il devrait passer à l’enregistrement de son temps d’antenne ce samedi. Bénéficiaires de l’amnistie votée dans un climat de décrispation, lui et son mentor Sonko sont attendus pour clore le chapitre des rebondissements spectaculaires de cette Présidentielle du 24 mars 2024.
Falilou MBALLO