Une affaire de massage suivi de relations sexuelles a tenu en haleine le Tribunal de grande instance de Mbour, mardi dernier. Elles répondaient du fait de défaut de carnets sanitaires et le gérant, un Togolais, de proxénétisme et de traite de personnes.
Central massage est un salon sis à Saly et qui reçoit des clients dont certains viennent de Dakar comme cet homme du 3ème âge qui ne s’était pas déplacé pour un massage «simple». Le patron s’appelle Komi Momo dit Chris. Ses employées font deux types de massages : un «massage simple» et un «massage plus», c’est-à-dire un mas- sage suivi d’une relation sexuelle. Les prévenues N. Mbaye, M. Mbaye et F. Ciss ont reconnu avoir entretenu des relations sexuelles dans ce salon de Chris. «Un client qui voulait un massage simple payait 15 000 f et pour le massage plus, avec finition le tarif est de 30 000f. Chris ne nous donnait pas l’argent pour les préservatifs. Nous nous cotisions et les achetions à la pharmacie. Pour un message simple, nous lui versions 8000f et 10 000f pour le massage avec finition», reconnaît Nafy Mbaye.
«Ce que vous avez fait c’est du ‘’thiagatou’’, de la prostitution sans carnets sanitaires», leur lance le président du tribunal.
Chris, un bon professeur de «massage plus»
L’affaire a été ébruitée par une fille de 17 ans, F. G qui avait été recrutée par Chris comme masseuse. Mais, selon ses dires, elle ne savait pas qu’il y avait du sexe dans ce salon de massage et avait même rejeté des clients pour cela. C’est ainsi que Chris qui l’avait hébergée se décida à lui montrer com- ment elle devait s’y prendre devant un client qui en voulait plus. Et en lui apprenant la leçon, Chris a franchi le rubicond en entretenant avec la fille une relation sexuelle. C’est cette fille qui a porté plainte contre lui.
«Il y avait le massage tonifiant et le massage relaxant»
F. G. a eu la chance de se retrouver en liberté. Comme les autres, elle a entretenu des relations sexuelles avec des clients. «Mon client Koni Momo ne savait même pas qu’elles entretenaient des relations sexuelles dans le salon. En
réalité, il y avait deux mas- sages, le massage tonifiant et celui relaxant. Les prévenues ont même reconnu que personne ne pouvait savoir ce qu’elles faisaient», a plaidé Me Sène. Me Fall, l’avocat des masseuses, lui, a commencé sa plaidoirie en plongeant l’audience dans la littérature. Il évoque le roman «de pulpe ou d’orange» qui parle de «personnalités recevant des prostituées» ou encore de Sartre avec «ce plaisir qu’éprouve cet homme à seulement voir une femme toute nue». Il rappelle que la prostitution n’est pas illégale au Sénégal. «C’est la pauvreté qui a poussé mes clientes à quitter leurs villages pour ne pas sombrer dans la famine. Et les voilà qui tombent sur des gens mal intentionnés», a plaidé Me Fall qui demande au tribunal la clémence et une peine d’avertissement. Chris a été condamné à deux mois avec sursis pour complicité de prostitution et proxénétisme. Quant aux trois masseuses, elles écopent d’un mois avec sursis.
Aboubacry KANE (Correspondant à Mbour)