À Saly, la suspension des bourses familiales continue de plonger de nombreuses familles dans la précarité. Depuis plus d’un an, ces aides sociales, vitales pour des milliers de bénéficiaires, ne sont plus versées, suscitant colère et désespoir parmi les populations concernées.
Fatoumata Ba, veuve et mère de trois enfants, témoigne de sa situation devenue intenable : « Mon mari est décédé il y a quatre ans. Au début, son frère nous aidait régulièrement, mais aujourd’hui, il ne vient plus que pour commémorer l’anniversaire de sa mort. » L’arrêt des bourses a marqué un tournant difficile dans sa vie : « Avec le changement de régime, on nous a dit d’attendre. Mais cela devient insupportable. Un ami de mon mari me soutient un peu, mais cela reste insuffisant. Nous demandons juste la reprise de ces aides, car leur absence nous a profondément affectés. »
Même constat chez Salimata Diop, elle aussi bénéficiaire avant la suspension. « Nous vivons une véritable descente aux enfers. Cette bourse m’aidait à subvenir aux besoins de ma famille. Mes enfants n’ont pas encore trouvé d’emploi. Les autorités nous ont parlé d’un audit avant une éventuelle reprise, mais l’attente est longue et l’espoir s’amenuise. »
À Tefess, Astou, une jeune veuve dont le mari a disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne par pirogue, regrette de ne même pas avoir pu accéder au programme. « Quand j’ai voulu faire une demande, on m’a répondu qu’il n’y avait plus de nouvelles attributions. C’est vraiment dur, car cette aide m’aurait beaucoup soulagée. »
Les témoignages se multiplient, traduisant une situation d’urgence sociale. Les populations, qui attendent la reprise des versements après l’audit promis, interpellent les autorités sur l’urgence d’une décision concrète.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour