Le nouveau Secrétaire général du gouvernement, Seydou Guèye, était l’invité d’Aïssata Ndiath Fall dans le Jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3 Iradio, il a été interpellé sur l’élection présidentielle qui, on le rappelle, devait normalement avoir lieu ce dimanche 25 février 2024. À la question de savoir qu’est-ce que cela vous fait de ne pas aller voter ce matin dimanche 25 février 2024 ? Il rétorque : « un peu de tristesse, naturellement, mais beaucoup de lucidité à comprendre qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Je crois que certains de nos amis ont choisi une formule assez sympa. D’aller voter avec des bulletins rouges. On verra à la fin de la journée, mais c’est pour dire que l’élection est une affaire sérieuse. Et il faut comprendre qu’une élection, c’est très important dans le processus démocratique. Mais le Sénégal est au-dessus de l’élection. La stabilité du pays importe beaucoup plus. La paix sociale importe beaucoup. La concorde importe beaucoup plus. Les intérêts partisans devraient normalement s’écraser devant les enjeux de la nation ».
L’autre question est de savoir est-ce que ce ne sont pas les intérêts partisans qui ont conduit à cette situation ? Il répond : « non, je ne le pense pas, puisque vous avez observé les différentes séquences qui n’ont jamais eu lieu dans le processus électoral. On n’a jamais assisté à autant de malentendus. D’abord sur les règles du jeu. Ensuite sur la qualification des candidats. Et sur la neutralité de l’arbitre. Ça, il faut être objectif et le reconnaître. Et quand vous voulez jouer un match de football, qui a besoin d’un arbitre, qui a besoin de règles, de consensus, d’autorité, qui a besoin qu’il y ait une très grande clarté, une vigilance sur la qualité et la qualification des candidats, si vous ne réunissez pas ces conditions, vous ne pourrez pas avoir un bon match ». Avant de poursuivre : « je ne reviens pas sur le contexte très risqué de notre région, de notre pays. Notre pays traverse une phase très, très difficile, plongée dans une fragilité qu’il faut bien considérer. Le pays est divisé. Les familles sont fragmentées. Et il est important, quand la vie de la nation est exposée à de tels périls, il est important qu’on se pose. Il est important qu’on se pose un peu, et qu’on essaie de soigner notre démocratie qui a été abîmée, de soigner le tissu social qui a reçu des coups insupportables et insoutenables. Je crois que c’est ça l’enjeu ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)