Le Groupe E-Media a reçu hier Sheikh Alassane Sène qui a déroulé un pan important de son programme. Le candidat à la Présidentielle compte organiser un référendum pour réformer la Constitution. Le leader de la coalition Jammi Rewmi, qui demande au procureur de s’autosaisir dans les accusations de financement présumé occulte de Sonko, entend réadapter le Pse.
Sheikh Alassane Sène passe à la table des Rédactions de E-Media. Le candidat de la coalition Jamm Rewmi a livré quelques lignes de son programme. S’il ne compte pas supprimer le Plan Sénégal émergent (Pse), il entend le «réformer» et le «réadapter». Alors que le Président Macky Sall s’apprête à quitter le pouvoir, M. Sène déplore que, «malheureusement, il laissera un pays parmi les 25 les plus pauvres». Chef religieux aussi, il s’engage à imprimer la foi dans certains domaines. A commencer par la Constitution, «obsolète», qu’il entend réviser par l’organisation d’un référendum. Pour mettre fin à «l’affaiblissement de la démocratie» et cette «justice à double vitesse», qui datent, selon lui, de 1960, il estime qu’il faut, dès le préambule, mettre la religion devant les autres principes généraux du texte fondamental. Il donne l’exemple des Etats-Unis, le pays des libertés, avec son «In god we trust» ou encore l’Angleterre avec son «God save the Queen» devenu «God save the King». Il ajoute, par ailleurs, qu’il va supprimer les fonds politiques qui ne sont que de «l’argent de poche» du président de la République. «Je mettrai en place le Fonds de solidarité nationale qui permettra, en autres, à partir de 2024, aux femmes de sortir de leur souffrance, aux malades de se soigner sans au préalable donner une seule caution», a-t-il précisé.
«Le procureur doit s’autosaisir sur les accusations contre Sonko»
Les accusations de financement présumé occulte contre Ousmane Sonko étaient aussi dans le menu de ce face-à-face avec Sheikh Alassane Sène. «Ce ne sont que des accusations et je n’en ai aucune preuve. Cependant, nous sommes dans un Etat organisé, le procureur doit s’autosaisir. Je précise que je fais partie de ceux qui prient pour que Sonko soient libéré et puisse participer à l’élection présidentielle. Il faut que l’on revienne à la paix», a-t-il dit. Lui aussi a été envoyé en prison en 2016 où il a séjourné 13 mois pour avoir envoyé des messages au ministre de l’Intérieur de l’époque Abdoulaye Daouda Diallo et au patron de la police, dénonçant la participation du président de la République, Macky Sall, à la marche de soutien à Charlie Hebdo, à Paris. Un dossier corsé par les chefs d’accusation d’«actes de terrorisme par intimidation, atteinte à la sûreté de l’Etat, association de malfaiteurs et actes visant à troubler l’ordre public». Mais le candidat est formel : «Je ne suis pas un radical puisque le vice-président de la coalition Jammi Rewmi est un chrétien. Nous avons une belle laïcité et nous devons la préserver.»
Hamath KANE